Pour attirer les entrepreneurs étrangers les Etats-Unis se dotent d’un  visa start-up 

Pour attirer les entrepreneurs étrangers les Etats-Unis se dotent d'un  visa start-up 

L’Eldorado de la Silicon Valley sera bientôt un peu plus accessible pour les entrepreneurs du monde entier. Vendredi 26 août, l’administration américaine a en effet proposé la création d’un visa spécialement destiné aux dirigeants de start-up. « Les entrepreneurs immigrés ont toujours largement contribué à l’économie américaine, justifie la Maison blanche. Nous devons trouver des moyens supplémentaires pour s’assurer qu’ils créent des emplois et stimulent la croissance ». 

Pour obtenir ce visa, les candidats devront remplir plusieurs conditions. Ils devront occuper un « rôle central et actif » et détenir au moins 15% du capital d’une société fondée aux Etats-Unis au cours des trois dernières années. Leur start-up devra par ailleurs avoir levé au moins 345.000 dollars auprès d’investisseurs américains reconnus ou 100.000 dollars auprès d’une administration fédérale ou locale. Le cas échéant, elle devra être dotée d’un « potentiel de croissance rapide et de création d’emplois ».

CINQ ANS

Les dossiers seront étudiés « au cas par cas » par le département de la sécurité intérieure (remplir les critères fixés ne garantit donc pas un visa). Aucun quota n’a été fixé mais les autorités estiment que 3.000 personnes pourraient être éligibles chaque année. Le visa sera accordé pour une durée initiale de deux ans. Il pourra être prolongé pour trois années de plus. L’entrepreneur devra avoir conservé au moins 10% du capital. Et sa société devra afficher un chiffre d’affaires d’au moins 500.000 dollars ou avoir créé au moins dix emplois à temps plein.

La réglementation, baptisée International Entrepreneur Rule, s’inscrit dans le cadre des efforts menés par Barack Obama pour faciliter l’arrivée des talents étrangers aux Etats-Unis. A plusieurs reprises, le projet de « visa start-up » du président américain s’est heurté à l’opposition du Congrès. Cette fois-ci, l’aval des parlementaires n’est pas nécessaire. Les nouvelles règles vont rapidement entrer en vigueur. Une période de consultation publique de 45 jours vient de s’ouvrir. Des modifications pourraient ainsi être apportées à la version définitive.

GOOGLE, YAHOO, YOUTUBE

Cette réforme était réclamée depuis longtemps par la Silicon Valley. Ses partisans faisaient valoir qu’environ la moitié des start-up américaines comptent au moins un co-fondateur ayant immigré aux Etats-Unis. Parmi eux, Sergey Brin, Jerry Yang ou encore Steve Chen. A leur crédit: Google, Yahoo et YouTube. « Partout dans le monde, les entrepreneurs les plus talentueux devraient avoir l’opportunité de réaliser leur potentiel aux Etats-Unis », estime Max Levchin, le co-fondateur de PayPal, arrivé d’Ukraine en 1991.

Cependant, ce nouveau visa ne résout pas le principal problème des entreprises high-tech: les permis de travail pour les ingénieurs informatiques. Chaque année, les services de l’immigration ne distribuent que 65.000 visas H1B, destinés aux travailleurs hautement qualifiés pour une période maximale de six ans. Début avril, le nombre de demandes a dépassé ce plafond en seulement cinq jours, déclenchant un tirage au sort. Sur ce front, aucune avancée n’est espérée avant le résultat des prochaines élections.

Photo: US Customs and Border Protection

Signaler ce contenu comme inapproprié

Leave A Reply