Plots en béton barrières , les Wimereusiens se croient-ils tout permis pour se garer

Il est à peine 10 heures, samedi matin, le thermomètre s’affole. Ce Wimereusien de la rue de la Rochette est déjà torse nu. Il habite à deux pas de la plage, dans une rue très convoitée par les touristes à la recherche de places de stationnement. Ce retraité au verbe haut a installé une demi-douzaine de plots en béton devant ses fenêtres.

« C’est fait avec l’autorisation de la mairie
», nous assure-t-il. Pas sûr selon nos infos.

«
Enfin bon, on en avait marre de voir les voitures stationner devant nos fenêtres. On a très peu de lumière dans le salon, alors si en plus les gens nous bouchent la vue, on vit dans le noir en plein été ! »

« Qui a peint en jaune Pas nous ! »

Ce n’est donc pas un problème de stationnement, mais de vue qui a poussé ce Wimereusien à poser des plots en béton. «
On avait demandé à la ville de le faire, elle a dit que ce n’était pas de son ressort.
» Notre retraité s’est donc autorisé à investir son trottoir en le privatisant, ni plus, ni moins. «
Quant à la peinture jaune qui est dessus, je ne sais pas, peut-être que c’est la mairie qui a peint, en tout cas ce n’est pas nous.
»

Il déplore le manque de civisme des automobilistes qui ne respectent pas les bandes jaunes devant son garage. «
Neuf fois sur dix, les gens se garent dessus. On appelle la police mais elle dit que ça ne la concerne pas…
» Son épouse analyse le problème avec justesse : «
Il n’y a pas une semaine sans reportages à la télé sur Wimereux. Forcément, ça fait venir du monde. Mais le nombre de places de stationnement est le même depuis des années… »

Il a même un peu baissé… si l’on en juge par l’attitude de propriétaires de chambres d’hôtes qui, pour que leurs clients puissent bénéficier d’un parking, utilisent des procédés que la ville elle-même juge illégaux. Face à la plage, c’est le cas de deux emplacements : le propriétaire occupe le domaine public à longueur de saison touristique avec deux tréteaux qui barrent l’accès à deux places de stationnement.

Des PV pour les hors la loi Ah bon…

Un peu plus loin, une autre location touristique utilise cette technique, en sortant un cône de chantier ou un panneau d’interdiction de stationner, dont on jurerait qu’il sort des ateliers municipaux…

Ces abus, la mairie les a identifiés. «
À chaque fois, le matériel utilisé pour barrer l’accès est retiré. Même une personne handicapée qui aurait une place prioritaire devant chez elle ne pourrait pas la privatiser. Il y a des personnes qui se considèrent en dehors de la loi. Elles sont identifiées et verbalisées
», explique le maire de Wimereux.

Ce que contestent pourtant fermement celles que nous avons rencontrées.

LE PARKING INVISIBLE DE L’ENTRÉE SUD

Nous avions déjà posé la question au maire de Wimereux, Francis Ruelle, lors du week-end de l’Ascension. Pourquoi est-ce l’asphyxie à chaque fois que le soleil pointe le bout de son nez Pourquoi ces périodes d’affluence ne sont pas anticipées

Il nous confiait même dans notre édition du 9 mai que le sujet le préoccupait pour l’été. Eh bien, depuis, rien de plus n’a été réalisé. Il aurait été difficile, nous en convenons, de réaliser un parking en si peu de temps. Pourtant, sensibiliser sur l’existence d’un parking gratuit de 250 places à l’entrée sud, près du camping municipal, n’aurait pas été du luxe. «
Je concède que nous devons commander de nouveaux panneaux à l’entrée nord pour l’indiquer.
»

À l’entrée sud, il y a bien des panneaux, mais autant avoir de bons yeux pour s’en apercevoir. «
En tant que commune du Parc des Caps et Marais d’Opale et du Grand Site, nous avons des contraintes de signalisation. On ne peut pas mettre n’importe quel panneau.
» Il y a quinze jours, le maire a relancé le Département pour l’aménagement d’un parking paysager, près du camping. «
Ce n’est pas parce que nous allons déposer un dossier que cela se fera dans les huit mois
», précise-t-il par expérience.

L’espace public appartient à tout le monde

Autre problème évoqué, 9/10e des Wimereusiens n’ont pas de garage. Ils stationnent donc devant chez eux quand ils le peuvent. Pour autant, l’espace public ne leur appartient pas… même si, dans les faits (lire ci-dessus), certains sont persuadés du contraire.