Pénurie de carburants dans le Nord-Pas-de-Calais , la situation reste très incertaine

Pénurie de carburants dans le Nord-Pas-de-Calais , la situation reste très incertaine

La situation était de plus en plus tendue ce dimanche, dans les files d’attente qui s’allongeaient à l’entrée des stations de la région qui servaient encore du carburant. Qu’en sera-t-il à partir de ce lundi. Si les routiers, qui bloquaient l’entrée de certains dépôts, ont obtenu satisfaction, la CGT appelle les personnels des dépôts et raffineries à prendre le relais. Le point.

Ravitaillement à Dunkerque

Dans le Dunkerquois, tous les barrages de l’union locale CGT ont été levés ce dimanche.
Aux alentours de 6 h 30, les CRS ont procédé à l’évacuation, dans le calme, des manifestants qui bloquaient encore les accès aux camions-citernes du dépôt Rubis Terminal à Dunkerque depuis jeudi. Les ravitaillements des camions-citernes ont pu reprendre progressivement vers 13 h sous le contrôle du sous-préfet de Dunkerque et des CRS largement déployés à l’entrée du dépôt. Les forces de l’ordre sont restées mobilisées toute la nuit et le resteront encore ce lundi pour éviter tout nouveau blocage.

Retour à la normale

Du côté du Dépôt des pétroles côtiers (DPC) à Saint-Pol-sur-Mer même constat. Les barricades des manifestants CGT ont sauté et ont laissé la place aux camions de CRS. Les cinq pompes ont été remises en service aussitôt. «
Tout s’est très bien passé, note le sous-préfet, Éric Étienne. Depuis 13 h ce dimanche, s
ur les deux dépôts Rubis terminal et DPC, près de 300 000 litres de carburant ont été livrés dans les stations-service et pour les entreprises. En fin de matinée, toutes les stations-service devraient être livrées. Il n’y a plus lieu de s’affoler.
» D’autant que selon l’union locale de la CGT Dunkerque, aucun autre blocage des deux dépôts n’est prévu ce lundi, ni dans les jours à venir.

Total Mardyck au point mort !

En revanche, la situation reste tendue au sein de l’Établissement des Flandres de Total Mardyck. Depuis mercredi soir, les salariés ont entamé une grève totale au sein du dépôt le plus important en Europe. L’usine est à l’arrêt complet. Les vannes sont fermées jusqu’à, au moins, ce mardi 14 h, et le mouvement pourrait être reconduit. Les trois dépôts dunkerquois alimentent la zone au nord de Paris avec en moyenne trois cents rotations par jour. La grève à Total Mardyck n’annonce pas un retour rapide à une telle fréquence.

Statu quo à Haulchin

Près de Valenciennes, la CGT et SUD ont achevé leur quatrième journée de blocage du dépôt pétrolier d’Haulchin ce dimanche. Un orage violent dans la nuit et la nouvelle de l’intervention des CRS à Dunkerque ont un peu plombé l’ambiance, mais ce dimanche en fin d’après-midi, ils l’affirmaient : «
On ne lâchera rien. On n’abandonnera pas maintenant. Ils devront nous déloger.
»
Ils s’attendaient eux aussi à la venue des forces de l’ordre.

Ruée sur l’or noir au pays de Tintin

Confrontés à une pénurie de carburant quasi générale, beaucoup d’automobilistes du Roubaisis ont ce dimanche opté pour le plan « B » comme Belgique. Ce qui a parfois donné lieu à des situations compliquées, comme à la station Q8 de Néchin, située juste après la frontière.

Un « plein » limité à 20 euros

En début de matinée, l’affluence conjuguée à la configuration particulière de la route a causé un bouchon de plus d’un kilomètre jusqu’au centre de Toufflers, en France.

PHOTO PHILIPPE PAUCHET

«
On a du monde depuis vendredi, souriait le propriétaire de la station. Faut compter une moyenne de 4 280 litres à l’heure, contre 2 800 litres d’habitude.
»

Ce qui l’a conduit à rationner la distribution d’essence à un montant de 20 , en attendant le ravitaillement. «
Même cette nuit, ça a tourné du tonnerre, poursuivait Stéphane Dendievel. Le camion-citerne est arrivé à 5 h du matin, il a dû attendre une demi-heure’
» FLORENT MOREAU

Leave A Reply