Noyelles-Godault , Jean Urbaniak entré en politique par hasard et maire depuis 30 ans !

Noyelles-Godault , Jean Urbaniak entré en politique  par hasard et maire depuis 30 ans !

– C’est votre sixième mandat de maire, vous avez été conseiller général, député. Pourtant, ne semblait vous prédestiner à une carrière politique… Quel a été le déclencheur

« C’est le résultat d’un double hasard. Simplement, mon prédécesseur à la mairie était aussi mon voisin. On se parlait par jardins interposés et il m’a proposé de travailler avec lui, ce que j’ai accepté à deux conditions : qu’on ne fasse pas de politique et que je puisse continuer à travailler en parallèle. Je suis né cité Bruno à Dourges, et je ne connaissais personne à Noyelles-Godault. Je suis devenu maire après avoir été adjoint pendant trois ans. Le maire de l’époque, malade, a fini par démissionner et son successeur désigné, René Leleu, ne pouvait être élu car son activité professionnelle (ingénieur des mines) était incompatible avec la fonction. »

– Avez-vous un septième mandat de maire en ligne de mire

« La question de me représenter, je me la pose six ou sept mois avant la fin du mandat. Si vous vous dites, c’est mon dernier mandat, ce n’est pas une bonne dynamique et mieux vaux alors arrêter tout de suite ! »

– Être maire sans opposition comme vous l’êtes, est-ce qu’on ne s’ennuie pas

« Quand j’ai été élu la première fois, il y avait quatre listes et mon objectif a été le rassemblement. Il y avait à l’époque des oppositions franchement stériles, les gens se détestaient alors qu’ils voulaient faire les mêmes choses ! Lionel Bataille, un socialiste qui s’était présenté contre notre liste, est devenu mon adjoint aux finances, et j’ai fait la même chose avec la droite… Au conseil municipal, vous pensez que ça ronronne mais on a, lors des commissions permanentes, des débats, un dialogue, et des personnalités qui s’expriment avec leurs caractères. »

– Comment analysez-vous sur votre échec aux élections départementales Et que feriez-vous différemment aujourd’hui

« Pour moi, ce n’est pas un échec. C’était une défaite électorale qui n’est qu’un passage. Cela ne me fait pas renoncer à ma façon de faire de la politique. Je ne regrette strictement rien. Je me suis présenté avec un excellent bilan sur le canton, on avait un projet véritablement local avec Sabine Van Heghe, un projet cohérent, et on s’est fait balayer par le Front national. On se sent désarmé mais je ne saurais pas faire différemment aujourd’hui. »

– Quel regard portez-vous sur l’action de votre voisin et homologue héninois aux commandes depuis deux ans

« Je ne me mêle jamais des affaires de mes voisins ! Je ne partage ni les idées politiques ni les choix techniques du Front national mais le lieu où je combats ce parti, c’est à l’agglo ! Je parle avec tout le monde. Le FN au niveau communal, va s’intéresser particulièrement à Oignies et Montigny-en-Gohelle. À nous, pour empêcher cela, de faire toujours davantage participer les citoyens à la vie publique. »

Biographie express

1949 : naissance de Jean Urbaniak à Hénin-Liétard

1983 : devient adjoint aux maire de Noyelles-Godault, en charge des affaires scolaires de la jeunesse, de l’information, du sport et de la culture

1986 : maire de Noyelles-Godault

1992 : conseiller général du canton d’Hénin-Beaumont

1993-1997 : député de la quatorzième circonscription du Pas-de-Calais.

2015 : battu avec Sabine Van Heghe aux élections départementales (canton d’Hénin 2) par le binôme FN Christopher Szczurek-Aurélia Beigneux.

Le « métier » a bien changé’

Avec une telle longévité dans le fauteuil de premier magistrat, Jean Urbaniak est idéalement placé pour parler d’une fonction qui a considérablement évolué à mesure que la dimension intercommunale gagnait du terrain. «
En 1986, il y avait deux ou trois employés seulement au District dont les compétences étaient très limitées, aujourd’hui les politiques économiques, de cohésion sociale passent par l’agglo », explique le vice-président chargé de la cohésion sociale et urbaine, de la politique de la ville et de la prévention de la délinquance à la CAHC. Ce qui demeure inchangé depuis trente ans, c’est le rapport direct avec les habitants de cette « petite » commune d’un peu plus de 5000 habitants. «
Je promène mes chiens tous les matins à 7 h 30 et il n’y a pas un jour sans que je sois interpellé sur tel ou tel sujet.
Je ne me suis jamais enfermé dans ma tour d’ivoire. »

Au chapitre « fiertés » Jean Urbaniak semble ne pas trop aimer ce mot mais il sait que les équipements publics de Noyelles-Godault sont enviables : «
Quand un sous-préfet en visite dans la commune a eu cette phrase : vous avez les équipements d’une ville de 15 000 habitants, j’étais content. »

Samedi, le maire et ses adjoints se retrouveront en mairie autour d’un verre, à l’initiative de Gérard Bizet, premier adjoint et ami de longue date du maire. Un maire qui, mine de rien, a, lui aussi changé : «
Au début, j’étais sans doute plus directif, je voulais faire mes preuves, montrer aux collègues que j’étais dans le coup. Aujourd’hui, je me vois davantage comme un chef d’orchestre. J’ai avec moi une équipe compétente et j’ai toujours dit que si demain je venais à passer la main, chacun de mes adjoints pourrait prendre la suite sans difficulté. »

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