Nord du Mali , des dizaines de morts dans un attentat-suicide dans un camp militaire à Gao

Nord du Mali , des dizaines de morts dans un attentat-suicide dans un camp militaire à Gao

L’attaque vise à « empêcher que le processus de paix et de réconciliation notamment avec le Nord-Mali ne se poursuive », a estimé Jean-Marc Ayrault.

Le Monde.fr avec AFP

Le 18.01.2017 à 12h17

Mis à jour le 18.01.2017 à 15h58

Une patrouille mixte composée d’anciens rebelles touaregs et de groupes armés progouvernementaux dans le camp de regroupement de Gao au début de janvier a été la cible d’un attentat, mercredi 18 janvier.
Crédits : STR / AFP

Un kamikaze a tué des dizaines d’anciens rebelles et membres de groupes armés progouvernementaux à Gao, dans le nord du Mali, en faisant exploser une voiture, mercredi 18 janvier, dans leur site de regroupement. Un décompte provisoire fait état d’au moins 47 morts, dont cinq kamikazes, selon le gouvernement malien. Un porte-parole de l’armée, Diarran Koné, a par ailleurs fait état de 115 blessés. Un deuil national de trois jours a été décrété par le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.

Le camp visé abrite des troupes gouvernementales ainsi que les membres de divers groupes armés, qui effectuent ensemble des patrouilles mixtes dans la ville, en vertu de l’accord d’Alger conclu en mai et juin 2015 entre le gouvernement malien, des mouvements armés et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

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La mise en uvre de cet accord, qui prévoyait également la mise en place d’autorités intérimaires dans le Nord et le désarmement des ex-rebelles, patine et la situation sécuritaire se dégrade, suscitant l’inquiétude de l’ONU et de l’Union européenne notamment.

Si l’opération française « Serval » lancée en janvier 2013 a permis de chasser en grande partie les groupes armés qui menaçaient à l’époque la capitale, Bamako, ces derniers ont toujours « un pouvoir de nuisance » et ont multiplié ces derniers mois les attaques à l’engin explosif contre les forces locales et internationales, notamment dans le Nord.

« Empêcher le processus de paix et de réconciliation »

« Cette attaque-suicide » avait pour objet d’« empêcher que le processus de paix et de réconciliation notamment avec le Nord-Mali ne se poursuive », a estimé le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, mercredi, dans l’émission « Questions d’info » (LCP-Le Monde-AFP-France Info).

De son côté, le président François Hollande a « condamné sans réserve » mercredi cet attentat-suicide. « Dans ces douloureuses circonstances, le chef de l’Etat exprime toute sa solidarité au président Keïta et à l’ensemble du peuple malin », a ajouté l’Elysée dans un communiqué.

L’attentat survient quelques jours seulement après le 27e sommet Afrique-France organisé à Bamako en présence d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement, dont François Hollande, qui s’est également rendu à Gao où un millier de soldats français sont déployés dans le cadre de l’opération antiterroriste « Barkhane ».

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