Mouvements sociaux , poursuite de la grève à la SNCF

Mouvements sociaux , poursuite de la grève à la SNCF

Les discussions sur l’organisation du temps de travail durent depuis la fin de mars entre la SNCF et les syndicats. Guillaume Pepy espérait assouplir la réglementation actuelle pour abaisser ses coûts avant l’ouverture totale à la concurrence. Sous la pression du secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, il a dû y renoncer.

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Pepy appelle à la solidarité face aux inondations

Les assemblées générales ont toutes reconduit le mouvement, vendredi 3 juin, la plupart jusqu’à lundi selon un porte-parole de SUD-Rail, qui a appelé à un « durcissement de la mobilisation ». Le taux de participation à la grève est tombé, vendredi, à 10,5 %, tous personnels confondus, en baisse de 5 points par rapport à la veille.

Plus tôt dans la journée, Guillaume Pepy avait appelé les grévistes à se poser « sérieusement la question » de la suspension de la grève, alors que les Français, en Ile-de-France et dans le nord du pays, subissent les « conséquences catastrophiques » des inondations sur le réseau ferroviaire.

Après la CFDT lundi, l’UNSA a annoncé jeudi « suspendre » sa participation, satisfaite des « éclaircissements » apportés par l’entreprise sur le projet d’accord transmis la veille. Seuls la CGT et SUD poursuivent le mouvement.

Trafic fortement perturbé samedi et dimanche

Indépendamment des conséquences des inondations, le trafic sera significativement perturbé samedi et dimanche avec en moyenne un tiers des Transiliens et des Intercités assurés, et la moitié des TGV et des TER, selon les prévisions de l’entreprise ferroviaire.

Vendredi, quarante pour cent des Transiliens et des RER circulaient en Ile-de-France. La SNCF comptait par ailleurs sur un tiers des Intercités, la moitié des TER et 6 TGV sur 10.

Les liaisons internationales restaient dans l’ensemble épargnées, à l’exception des SVI (Italie) et Ellipsos (Espagne), pour lesquels seuls 30 % à 40 % des trains sont prévus.

Dans les transports parisiens, la CGT-RATP a appelé à une grève illimitée pour des questions salariales et contre la loi travail. Mais le trafic était normal jeudi dans le métro, les bus, les tramways et sur le RER A.

Le gouvernement s’impatiente à l’approche de l’Euro

Manuel Valls estime qu’« à la SNCF et dans le transport ferroviaire, les partenaires sociaux ont sur la table un projet qui garantit un haut niveau de protection des salariés ». Dans ce contexte et à sept jours de l’Euro, il considère que la poursuite de la grève « n’est pas compréhensible ».

Le chef du gouvernement s’est exprimé dans plusieurs quotidiens régionaux (L’Est républicain, Le Progrès, etc.). Il y a notamment annoncé pour « très bientôt » des « décisions sur la trajectoire financière » de la SNCF.

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Fin de la grève à la raffinerie de Grandpuits

La majorité des 410 salariés de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) se sont prononcés vendredi en assemblée générale en faveur de la reprise du travail. La direction entend lancer « dans la foulée » le processus de redémarrage du site.

A la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique), la situation est plus confuse : la grève a été reconduite vendredi en assemblée générale par 200 salariés (sur les 650 que compte le site), représentant 95 % des votants, ont affirmé les représentants de la CGT. Jeudi, la direction avait toutefois déclaré vouloir « redémarrer sans délai » la raffinerie, à la suite d’une consultation lors de laquelle le personnel s’était majoritairement prononcé en faveur de la reprise du travail. Des consignes de redémarrage ont été données vendredi matin.

Centres de traitement de déchets bloqués

Trois des quatre principaux centres de traitement des déchets de la région parisienne étaient toujours bloqués vendredi par des salariés en grève qui bloquent également le traitement et le ramassage des ordures à Toulouse, Saint-Etienne, Nantes et dans l’Ariège.

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Des perturbations à Air France à partir du 11 juin

L’ensemble des syndicats de pilotes à Air France appellent à la grève du 11 au 14 juin inclus pour défendre l’emploi et protester contre une modification de certaines règles de rémunération. La grève coïncide avec le lancement de l’Euro et intervient avant la prise de fonction le 4 juillet de Jean-Marc Janaillac à la tête d’Air France-KLM. « D’autres plages d’arrêts de travail suivront quelques jours plus tard si nécessaire », préviennent dans un communiqué les syndicats SNPL Air France (65 % des voix chez les pilotes), SPAF (21 %) et Alter (non représentatif).

Deux syndicats, le SNPNC-FO et l’Unsa-PNC ont appelé vendredi les hôtesses et stewards d’Air France à la grève du 27 juillet au 2 août inclus, pour peser sur les négociations en cours concernant leurs rémunérations et règles de travail.

Sur RTL vendredi, le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, a jugé l’appel à la grève des pilotes d’Air France « assez irresponsable pour ne pas dire incompréhensible », espérant que le dialogue l’emporte. « Il serait incompréhensible que la France soit bloquée dans le transport aérien » pendant l’Euro 2016 de football. « Tout le monde doit être au rendez-vous de cette réussite », a-t-il insisté.

Polémique sur les violences policières

A Rennes, les tensions ont été vives jeudi : une charge policière a fait plusieurs blessés en cherchant à empêcher des manifestants opposés à la loi travail d’accéder à la rocade de la ville. Les pompiers appelés sur place ont pris en charge deux blessés. Un troisième a été emmené directement par les manifestants aux urgences, selon un représentant du syndicat SUD. Plusieurs journalistes ont aussi reçu des coups de matraque.

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La journée de jeudi a été marquée par des actions multiformes et parfois spectaculaires, sans blocage généralisé. L’occupation d’un poste de haute tension (225 000 volts) en Loire-Atlantique, qui alimente la région de Saint-Nazaire, a privé 125 000 foyers d’électricité pendant plus d’une heure et demie. A Paris, des manifestants ont envahi le poste d’aiguillage à la gare de Lyon, empêchant tout départ durant une heure. La journée avait commencé par de nombreux blocages et barrages filtrants : centrale de Flamanville, gare de Lorient, chantiers navals STX de Saint-Nazaire, usine Renault Cléon près de Rouen’

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