Meurtres de Magnanville , une information judiciaire ouverte contre deux proches de Larossi Abballa

Meurtres de Magnanville , une information judiciaire ouverte contre deux proches de Larossi Abballa

Sur les trois personnes placées en garde à vue, mardi 14′ juin, dans le cadre de l’enquête liée aux assassinats d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines), deux ont été déférées, samedi 18 juin le matin, par le parquet de Paris, et placées en détention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte dans l’après-midi, a annoncé le parquet, pour des chefs d’assassinats, séquestration et complicité de ces crimes, et pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. La garde à vue du troisième homme a été levée sans poursuite à ce stade. Les deux hommes doivent être présentés au juge d’instruction en vue de leur mise en examen.

Les deux hommes, Charaf-Din Aberouz et Saad Rajraji, avaient déjà été condamnés en 2013 à cinq ans de prison pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes » dans le dossier d’une filière d’acheminement de djihadistes vers les zones tribales pakistano-afghanes du Waziristan – un dossier dans lequel Larossi Abballa avait été condamné à trois ans de prison. Ils sont donc « en état de récidive légale », précise le parquet.

Lire aussi :
 

Que sait-on de Larossi Abballa, le meurtrier d’un couple de policiers à Magnanville ‘

Le parquet antiterroriste s’est autosaisi, mardi 14 juin, après le meurtre de deux fonctionnaires du ministère de l’intérieur, le commandant de police Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans. L’assaillant a été tué dans l’assaut des forces du RAID.

Les enquêteurs ont retrouvé sur les lieux une liste de cibles mentionnant des personnalités ou des professions (des rappeurs, des journalistes et des policiers). Ce document a été laissé par le tueur. Ont aussi été saisis « trois téléphones, trois couteaux et un, en particulier, ensanglanté posé sur la table ».

Revendication de l’Etat Islamique

L’Etat Islamique a revendiqué les deux assassinats par le biais de son organe de communication A’maq. De son côté, Larossi Abballa a revendiqué l’attaque dans une vidéo publiée sur un compte Facebook. Il y proférait également des menaces contre l’Euro de football, contre les maires et les députés, ainsi que contre une liste nominative de personnalités (journalistes ou rappeurs) que Le Monde a choisi de ne pas révéler.

Larossi Abballa était apparu récemment dans le cadre d’une enquête ouverte, avec commission rogatoire internationale, sur le départ d’un homme en Syrie. Mais « il n’apparaissait pas du tout comme menaçant », a précisé au Monde une source policière. Il faisait l’objet d’une fiche « S » pour « sûreté de l’Etat » émise en janvier par la Direction générale de la sécurité intérieure. Le procureur de la République de Paris a précisé qu’il avait été placé sur écoute par la justice sans qu’une quelconque menace ait été décelée.

Lire aussi :
 

A Magnanville, la peur et la colère des policiers

Leave A Reply