Loi travail , le gouvernement échappe à une conjonction des oppositions

Loi travail , le gouvernement échappe à une conjonction des oppositions

Fin de la première saison de la série sur la loi El Khomri. Le dernier épisode ne donne pas vraiment envie de voir la suite. Le gouvernement n’avait pas trouvé de majorité pour l’adoption du texte. L’opposition n’a pas fait mieux. La motion de censure de la droite et du centre droit n’a pas renversé Manuel Valls ce jeudi. Les communistes ont ajouté leur voix. À l’instar d’Alain Bocquet qui ne l’avait pas fait, l’an dernier, à l’occasion de la loi Macron, pour ne pas mêler son vote à ceux de la droite. Cette considération a volé en éclats devant la méthode du gouvernement. «Je suis le plus ancien député (élu en 1978, ndlr) et je n’ai jamais vu un tel déni de démocratie», enrage le maire de Saint-Amand-les-Eaux.

Le chevènementiste Christian Hutin, en revanche, n’a pas franchi le Rubicon, après avoir signé le projet de motion de gauche. Les frondeurs du PS étaient aussi absents jeudi, alors que seuls les votes «pour» sont comptabilisés.

À la tribune Christian Jacob raille un «bilan du gouvernement (qui) est d’abord un dépôt de bilan du groupe socialiste». Le patron des députés Les Républicains appelle les frondeurs à prendre leurs responsabilités. Manuel Valls hoche la tête. Sur les bancs du Front de gauche, les parlementaires n’applaudissent pas la défense d’une motion qu’ils s’apprêtent à soutenir. Leur chef, André Chassaigne, explique que cette alliance contre nature est «le seul outil» que son groupe détient pour s’opposer à «ce triple coup de force», contre le monde du travail, contre les Français et contre les parlementaires.

Une atmosphère électrique

L’ambiance devient survoltée quand Bruno Le Roux prend la parole. Le socialiste entend souligner le projet libéral des candidats à la primaire LR, reprenant la fin des 35 heures prônée par Alain Juppé ou les coupes dans les aides sociales. Comme une furie, le député LR Patrice Verchère vocifère et fait claquer son pupitre, suivi par d’autres.

L’écoute redevient toutefois plus respectueuse lorsque Manuel Valls monte à la tribune. Le Premier ministre tance à la fois sa droite et sa gauche. Des députés PS sont venus pour faire la claque. «C’est tout sauf de la claque», corrige le lillois Yves Durand, «c’est une volonté de montrer de la solidarité avec le gouvernement.»

La motion de censure recueille 246 voix. Il en manque 42 pour renverser le gouvernement et ouvrir une crise institutionnelle.

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