Loi travail  , Hollande reste ferme les opposants toujours mobilisés

 Loi travail  , Hollande reste ferme les opposants toujours mobilisés

Hollande « tiendra bon »

Au Japon pour un sommet du G7, François Hollande a dit, vendredi, lors d’une conférence de presse, qu’il « tiendrai[t] bon », car ce projet de loi, « c’est une bonne réforme ». Visage fermé, le chef de l’Etat a également déclaré que face à la menace des blocages, le « premier devoir » de l’exécutif était d’assurer « la liberté de circuler » et « le bon fonctionnement de l’économie ».

Pour M. Hollande, « si le dialogue est toujours possible, il n’est jamais fondé sur un ultimatum ». Le chef de l’Etat a toutefois laissé entrevoir la possibilité d’évolutions. « Le texte va venir au Sénat et ensuite reviendra à l’Assemblée nationale, et c’est dans ce cadre-là que les discussions doivent avoir lieu et, pour l’instant, nulle part ailleurs », a-t-il poursuivi.

Selon un sondage Tilder-LCI-Opinionway, 66 % des Français pensent que le gouvernement doit retirer ce projet de loi.

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Pas question de « toucher à l’article 2 »

Jeudi, le premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué des « améliorations » possibles du projet de loi, mais il a ajouté qu’il était hors de question de « toucher à l’article 2 », le plus contesté, qui consacre la primauté de l’accord d’entreprise en matière d’aménagement du temps de travail. Dans la soirée, la ministre du travail, Myriam El Khomri, a à son tour exclu de « dénaturer » le projet de loi, en revenant sur l’article 2.

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Les opposants mettent la pression

Dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi, l’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL, UNL a appelé vendredi à « amplifier les mobilisations », en particulier dans les secteurs qui restent engagés dans des mouvements de grève. Si elle souhaite « des temps forts de convergences de luttes interprofessionnelles (‘) dans les prochains jours », elle garde en ligne de mire la date du 14 juin pour sa neuvième journée de mobilisation, avec « une puissante manifestation nationale » à Paris, une date choisie pour coïncider avec le début des débats au Sénat sur le texte controversé.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière (FO), a appelé le gouvernement à suspendre les débats au Parlement et à ouvrir de nouvelles négociations entre organisations patronales et syndicales, et en particulier sur l’article 2 du projet de loi. « Ils sont obligés de bouger », a-t-il dit au micro de RMC et de BFM-TV

Les organisations syndicales annoncent qu’elles « déploieront dès le début de la semaine prochaine » leur « votation citoyenne »  une grande consultation sur le projet de loi de réforme du code du travail qui doit être menée jusqu’au 14 juin dans « les entreprises, les administrations et lieux d’études ».

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M. Gattaz dénonce des « méthodes de voyous »

« Il ne faut surtout pas céder à la CGT », a dit vendredi le président du Medef, Pierre Gattaz, au micro d’Europe 1. « Ce sont des méthodes de voyous, ce sont des méthodes d’irresponsables », a dénoncé le patron des patrons, qui a dit qu’il « ne fallait pas bouger l’article 2 ».

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Localement, exaspérés par les blocages de dépôt de carburant, qui s’ajoutent aux manifestations répétées des dernières semaines, les organisations patronales et des commerçants se rassemblaient vendredi, en Loire-Atlantique, demandant à être reçus par le préfet.

La grève est reconduite aux terminaux pétroliers du Havre, presque tous les dépôts débloqués

Les salariés de la Compagnie industrielle et maritime (CIM) du Havre qui ont coupé l’alimentation en carburant des aéroports parisiens et de plusieurs raffineries ont décidé vendredi midi de poursuivre leur mouvement, alors que les pouvoirs publics s’apprêtent à intervenir. On ignore encore pour combien de temps le mouvement a été reconduit, mais sur une injonction du premier ministre Manuel Valls, un service minimum pourrait être exigé et un approvisionnement limité pourra avoir lieu.

Avec six raffineries sur huit à l’arrêt ou perturbées et un cinquième des 11 500 stations-service en rupture partielle ou totale d’approvisionnement, les sites pétroliers retiennent l’attention du gouvernement. « Tous les dépôts de pétroles » ont été débloqués sauf un, celui de Gargenville, dans les Yvelines, en grève, a annoncé le ministère des transports vendredi après-midi. Dans la matinée, les forces de l’ordre avaient évacué celui de Donges (Loire-Atlantique), occupé depuis le 17 mai, mais ses salariés ont voté la grève illimitée, vendredi après-midi.

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Les dockers bloquaient vendredi les accès du sixième port maritime français, un mouvement qui pourrait être reconduit en soirée pour vingt-quatre heures supplémentaires, a-t-on appris auprès de la CGT et d’entreprises au port.

L’accès à l’aéroport de Nantes bloqué par des manifestants

La CGT-Airbus Nantes a annoncé une reconduction de sa mobilisation dans la zone aéroportuaire Nantes-Atlantique, vendredi à partir de 4 heures. Jeudi, des barrages filtrants ont été mis en place, avec de grosses incidences sur le trafic routier.

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