Lille , Madeleine et Willy Dumoulin mamie et papy baroudeurs s’éclatent sur Youtube (VIDÉO)

Lille , Madeleine et Willy Dumoulin mamie et papy baroudeurs s'éclatent sur Youtube (VIDÉO)

«
En 1972, un cousin a offert une caméra Super 8 à ma fille pour son anniversaire. J’ai commencé à jouer avec. Beaucoup ne pensent qu’à filmer les événements familiaux ou leurs vacances. Peu s’interrogent sur le monde extérieur’
» Lorsque (quarante-quatre années plus tard) Willy Dumoulin, 87 ans, pose, la main sur son caméscope, c’est sa vie qui défile.

Un « papy baroudeur »

À son côté Madeleine, 82 ans, charmante, veille au grain et «
aux fautes d’orthographe
». Cinquante-six années de vie et autant d’aventures communes, le scénario est en béton. Ses déclinaisons ont enfanté de «
70 documentaires et 30 films de fiction
». Éclectique même si au fond, «
le papy baroudeur
», comme il aime à se qualifier n’a jamais tourné qu’un seul et même film : celui d’un infatigable couple de globe-trotters.

Depuis, Willy fait le tour de la planète connecté à son ordinateur portable. «
J’ai tout transcodé
», livre-t-il modestement. Le Lillois a fait beaucoup plus. Il possède sa propre chaîne sur Youtube et lâche non sans fierté que son dernier opus sur Kuala Lumpur (Malaisie) vient d’atteindre «
les 400 vues en deux semaines
». Une peccadille face aux 34 000 clics réalisés par un documentaire présentant Khajuraho, le temple indien de’ l’amour.

Avec l »il qui frise, Willy explique que sortir des sentiers battus fait partie de la démarche. Encore convient-il de le faire avec méthode. Lui a pris l’habitude de dresser le procès-verbal de chacun de ses voyages. Une mine d’informations dans laquelle il puise pour en tirer quelques pépites. La curiosité, clé de sa passion, lui sert de projecteur. Cet ex-ingénieur n’a pas hésité à hanter les clubs de cinéastes amateurs pour se faire la main. Quitte à se la couper pour l’offrir au Diable dans le cadre d’une petite fiction qui le fait encore soutire. « Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour tourner.
»

Démarche auprès des vidéothèques

Le cinéaste reste convaincu qu’un film se construit et que le savoir se partage. C’est le sens de l’accord qu’il a passé avec Aline. La jeune femme désirait connaître les arcanes d’un tournage. Elle a, en contrepartie, initié « papy baroudeur » aux codes de Youtube. «
Prendre l’engagement de ne copier personne, de ne pas utiliser de musique de commerce, éviter le sexe’
», annonce-t-il sagement. L’affaire est pliée. Le fonds est là. À portée de main. Il ne reste qu’à l’exposer aux yeux de tous. La crainte viscérale «
que tout cela ne finisse à la poubelle ou dans une braderie
» le conduit à démarcher les vidéothèques. Sans retour. «
Beaucoup pensent qu’amateur signifie bricoleur.
» Willy tient sa petite revanche.

Des menaces pakistanaises

Être connecté au monde provoque parfois de très désagréables surprises. Si les retours sur les films postés sont très majoritairement positifs, Willy Dumoulin se souvient (comment l’oublier) de ces menaces formulées par mail par un groupe d’intégristes pakistanais. «
J’avais mis en ligne un documentaire sur les Sikhs à la suite de l’un de nos voyages. J’ai reçu une vidéo de menaces. On y voyait un groupe d’hommes balancer un âne d’un pont. Ils affirmaient qu’ils feraient la même chose aux Sikhs.
» Willy a alerté les autorités. «
La vidéo a été supprimée.
» Depuis, il compte les vues de ses films sur Youtube. «
Les accompagnatrices de Thaïlande
» font un carton. Un court métrage fut refusé par You Tube en cours de chargement. «

Je présentais des femmes aux seins nus sur une plage de Thaïlande, menace de fermeture de notre chaîne en cas de récidive.
»

Leave A Reply