Lille , face à la bronca Martine Aubry défend l’arrivée de Roms à Vauban-Esquermes

Lille , face à la bronca Martine Aubry défend l'arrivée de Roms à Vauban-Esquermes

Certains espéraient la voir reculer. C’est mal connaître Martine Aubry. Le maire assume. Elle défend le choix de l’État. Elle l’a redit aux Lillois, à plusieurs reprises, jeudi soir. La socialiste, en pleine tournée des popotes dans les quartiers, rencontrait des habitants de Vauban-Esquermes à l’école Léon-Jouhaux. Salle bondée. Ambiance électrique. Le maire, accompagné de ses adjoints Walid Hanna et Laurent Guyot (président du conseil de quartier) et de la préfète à l’égalité des chances Sophie Elizéon, fait face à une houle mauvaise.

« Elle est têtue »

Mais ne se démonte pas. Oui, une vingtaine de Roms vont s’installer avenue Léon-Jouhaux, sur un terrain de l’État, dans les prochaines semaines. Des familles relocalisées du campement du Faubourg-de-Béthune, un bidonville accroché en surplomb du périphérique routier, où un bébé de dix mois a perdu la vie dans un incendie, le 20 mars. «
On ne peut pas laisser ces gens
», a tranché le maire, aux dires de témoins, puisque la ville refuse que la presse assiste à ces réunions dans les quartiers.

«
Elle est têtue, c’est acté, constate l’un des membres du collectif L’Île au Bois, vent debout contre cette installation. Il n’y a plus qu’à attendre et voir comment ça se passe.
» Ce collectif ancré de l’autre côté de la Deûle, aux Bois-Blancs, fait tourner une pétition qui porte déjà 750 signatures (de Lille, Lomme et Lambersart). Les riverains côté Vauban, dont la pétition en ligne a recueilli 220 signatures, et qui ont cherché des appuis politiques ironisent sur la «
démocratie participative lilloise
» : «
Là, elle n’a concerté personne !
»

Campement à durée déterminée

Martine Aubry a parfois haussé le ton, comme lorsqu’un Lillois a mis en garde contre une hémorragie d’élèves dans les écoles environnantes. Mais elle a aussi rassuré : les Roms seront suivis, les poubelles ramassées, et le campement est à durée déterminée, dix-huit mois maximum. «
Elle a expliqué que c’était un village expérimental
», ajoute un membre du collectif L’Île au Bois. La socialiste a aussi promis un point d’étape dans trois mois. Qui sait, chacun conviendra peut-être alors que vingt personnes, en retrait de la rue, n’ont pas changé la face du quartier.

Les réponses à vos questions

Pourquoi Jugé trop dangereux, à la fois pour les familles roms et pour les automobilistes de l’A25, le campement illicite dit « du CHR » va être déplacé.

Pour qui Vingt-trois personnes, soit l’intégralité du campement dit « du CHR ».

Où À Vauban-Esquermes, avenue Léon-Jouhaux, sur un terrain de l’État en retrait de la rue et sans voisins immédiats.

Quand Fin mai, début juin.

Comment Le campement sera constitué de caravanes et doté de sanitaires.

Quel suivi L’association AREAS, de la Sauvegarde du Nord, est chargé de l’accompagnement social (scolarisation des enfants, apprentissage du français, insertion professionnelle). Trois personnes chaque jour sur le site.

Qui paie L’État. La ville a donné son accord, mais c’est la préfecture qui orchestre cette opération « sas », entre le campement sauvage et le village d’insertion, qui se donne dix-huit mois pour mettre les familles sur les rails du droit commun.

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