Les tribulations de Christian Estrosi au pays du non-cumul des mandats

Les tribulations de Christian Estrosi au pays du non-cumul des mandats

Le cumul des mandats créerait-il, à l’instar du tabac, une forme d’accoutumance ‘ La question peut se poser lorsqu’on évoque le cas de Christian Estrosi.

Le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) l’avait promis durant sa campagne : tout comme Xavier Bertrand dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, il démissionnerait de tous ses autres mandats en cas de victoire. Une promesse importante pour celui qui cumulait alors les fonctions de député, de maire de Nice et de président de la métropole Nice-Côte d’Azur.

Mais M. Estrosi, qui avait rappelé sa promesse au lendemain de son élection, s’était quelque peu fait tirer l’oreille. Le 20 janvier, sur France Info, il assurait qu’il comptait agir « très rapidement ». Mais prenait prétexte des recours contestant son élection à la tête de la région pour justifier son retard.

« La loi fait que malheureusement, nous ne pourrons pas nous mettre à jour tant que le Conseil d’Etat ne me permet pas de me dégager d’un de mes mandats ».

Ce qui était faux. En réalité, les recours déposés par ses adversaires malheureux à l’élection régionale empêchaient surtout l’officialisation de son titre de président de région. Ce qui lui permettait de continuer à cumuler ce mandat avec celui de maire de Nice (la loi ne permet pas d’avoir deux mandats exécutifs en même temps).

Premier adjoint de son ancien premier adjoint

M. Estrosi a fini par quitter son mandat de député, le 30 mars. Il a annoncé le 2 juin qu’il quittera la tête de la mairie la semaine prochaine, comme la loi l’y oblige dès lors qu’il est officiellement président de région. Or, les recours de ses adversaires ont été écartés, et M. Estrosi n’est donc « plus que » président de région et président de la métropole Nice-Côte d’Azur.

Mais il n’a pas totalement abandonné ses anciennes fonctions pour autant : à Nice, où son ancien premier adjoint, Philippe Pradal, fidèle d’entre les fidèles, le remplace, M. Estrosi sera’ premier adjoint, en charge des finances, travaux, sécurité, transports, voirie, bref, une bonne part des dossiers les plus importants. Qu’il surveillera également en tant que président de la métropole.

Quant à l’Assemblée nationale, M. Estrosi a soutenu une jeune femme, Marine Brenier, qui a été élue sans difficulté fin mars. Députée, Mme Brenier aura comme suppléant un certain’ Estrosi, Christian. Le président de région conserve ainsi un pied dans sa circonscription. Tout en pouvant enfin dire qu’il a tenu sa promesse, en ne conservant « que » son mandat de président de région.

Dans l’infographie ci-dessous, nous avons tenté de faire figurer l’ensemble des mandats de M. Estrosi depuis 1988 et son élection comme député. On le voit, 2016 ne changera finalement pas beaucoup la donne.

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