Les routiers donnent un nouveau visage à la lutte anti-loi El Khomri

Les routiers donnent un nouveau visage à la lutte anti-loi El Khomri

On ne les avait pas encore trop entendus sur la loi El Khomri. Désormais, c’est chose faite, avec à la clé des dizaines de kilomètres de bouchons sur les autoroutes et réseaux secondaires. Les routiers sont sortis du bois : «
Avec les accords d’entreprise, les patrons pourront majorer les heures supplémentaires à 10 % au lieu des 25 % (au-delà de 169 heures) et 50 % (au-delà de 200 heures) habituels
», s’indigne Jean-Christophe Deseure, responsable Force ouvrière. L’homme se dresse au c’ur du très fréquenté Centre régional de transport de Lesquin, au sud-est de Lille, dès 6h, avec des camarades de la CGT. Ronds-points bloqués. Distributions de tracts.

Les réseaux routiers paralysés

Sur un site aussi stratégique car peuplé de sièges de transporteurs, l’effet ne tarde pas : des dizaines de kilomètres de bouchons qui ont paralysé les réseaux routiers pendant des heures, avec répercussions sur les autoroutes environnantes (A1, A23, A27). Objectif : bloquer l’économie. Du côté des automobilistes paralysés, les réactions sont diverses, entre les brutales poussées de fièvre de «
ceux qui veulent travailler
» et les coups de klaxon de solidarité.

Ici, les blocages ont été levés à 13h. Dans l’Audomarois, il a fallu attendre 17h pour que le dernier barrage disparaisse. Les routiers avaient dès 5h mis en place des barrages filtrants à la barrière de péage de Setques. «
On a mangé la crise de plein fouet pendant des années, on a fait le dos rond, et maintenant que ça repart un peu, ils nous pondent cette loi
», fulmine un délégué syndical.

Nouvelles actions jeudi

Çà et là, des opérations escargot sont organisées, comme celle qui va relier dans la matinée la plate-forme multimodale de Dourges à Arras, via l’A1. Une trentaine de voitures (de routiers) ont accaparé deux voies de circulation, ce qui a bien sûr contribué à engorger l’axe Lille – Paris.

Les routiers ne sont cependant pas les seuls responsables du goût de bouchon. Indépendamment de toutes catégories, les représentants syndicaux CGT, FO et SUD étaient globalement bien décidés à perturber la circulation, principalement le matin
: opérations coups de poing du côté de Maubeuge (ronds-points et carrefours bloqués) ; blocage de la zone industrielle de Lauwin-Park, dans le Douaisis ; opération escargot dans les deux sens sur l’A16 dans le Calaisis ; perturbation des accès au quartier économique de Capécure à Boulogne-sur-Mer’

De nouvelles actions inopinées sont envisagées, notamment ce jeudi, nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail.

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