Les intermittents du spectacle évacués par la police du théâtre de l’Odéon à Paris

Les intermittents du spectacle évacués par la police du théâtre de l'Odéon à Paris

Les forces de l’ordre ont enjoint les intermittents et membres du mouvement Nuit Debout présents sur la terrasse du théâtre de quitter les lieux et ont retiré les banderoles installées sur la facade.

«Ca gueule parce qu’ils enlèvent les banderoles !», a déclaré devant le théâtre «Camille», membre de la Coordination des intermitents et précaires d’Ile-de-France qui n’a pas souhaité donner son vrai nom. «On compte tout le monde, tout le monde est libre!», a-t-elle ajouté, visiblement rassurée après l’intervention des policiers.

Les quelque 200 intermittents et «nuitdeboutistes» présents devant le théâtre ont quitté les lieux, suivis par les forces de l’ordre, en scandant «Paris debout, soulève-toi!» et en se dirigeant vers la place de la République où un rassemblement avait lieu contre la Loi du travail.

Un accord entre les organisations de salariés et d’employeurs sur le régime d’assurance chômage des intermittents a été conclu mais doit encore recevoir le feu vert des partenaires sociaux au sein de l’Unedic, qui gère l’assurance chômage.

Les intermittents du spectacle ont étendu depuis mardi leur mouvement aux régions, en investissant plusieurs autres théâtres, comme le Théâtre du Nord à Lille. 

La ministre de la Culture, Audrey Azoulay, qui a qualifié l’accord d’«historique», avait demandé jeudi aux intermittents de cesser les occupations de salles de spectacle. «Les salles de spectacle doivent désormais être rendues au public», avait-elle souligné.

Mais la CGT spectacles (majoritaire), favorable à l’accord, avait appelé à ce que «la mobilisation continue» jusqu’à sa signature officielle.

Cet accord, signé jeudi par les fédérations CGT, FO, CFTC, CFE-CGC (salariés) et la Fesac (employeurs), est une première dans le secteur. Il comporte «des avancées importantes», selon la CGT-Spectacle (majoritaire).

Mais il ne respecte pas la lettre de cadrage financier signée par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (mais pas par la CGT). Ce cadrage impose au régime des intermittents un effort global de 185 millions d’euros d’économies par an d’ici à 2018.

Denis Gravouil, de la CGT-Spectacle, a précisé que le texte prévoyait 40 millions d’économies sur les prestations versées à environ 110.000 intermittents, sur une population totale de 250.000 personnes, et 37 millions de recettes supplémentaires dues à la hausse des cotisations patronales, d’autres points restant à chiffrer.

Pour le Medef, Jean Cerutti a jugé qu’il était «bien trop tôt pour se prononcer» sur cet accord. «Le comité d’expertise a jusqu’à vingt jours pour donner son avis», a-t-il dit. Avant toute décision de l’Unedic, des experts doivent se prononcer en effet sur l’impact financier de l’accord.

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