Les cinq chiffres à retenir du premier budget des Hauts-de-France

Les cinq chiffres à retenir du premier budget des Hauts-de-France

> 3,274 milliards

Tel est le montant du premier budget de la Région Hauts-de-France adopté ce jeudi sous les applaudissements. Le groupe FN-RBM a voté contre. Autre chiffre clé : l’endettement, qui fait un bond de près de 300 millions d’euros pour attendre 3,180 milliards.

> 67 millions d’euros

«
Je n’aime pas ce budget
», avoue Jean-Pierre Bataille, son rapporteur. Lui qui dans l’opposition n’a cessé de vilipender une gestion socialiste dispendieuse se retrouve à présenter un budget avec une dette un peu plus creusée encore. La faute à «
l’héritage socialiste
» en particulier en Nord Pas-de-Calais. «
Notre budget est parasité, préempté
» par 1,25 milliard de dépenses de fonctionnement déjà décidées, plus encore en investissement, sur plusieurs années. Sans compter une ardoise de 67 millions d’euros. À ce rythme, la nouvelle majorité reconnaît que la Région va droit vers la mise sous tutelle. D’où son intention d’appuyer sur le frein. Le FN lui reproche de ne pas avoir commencé.

> 2,4

La Région n’a que peu de leviers fiscaux. L’un des rares qui lui reste, c’est la taxe sur les cartes grises : 45 pour le Nord – Pas-de-Calais, 33 pour la Picardie. L’alignement sera progressif : 2,40 de baisse à partir de 2017, jusqu’en 2021. Soit une baisse de recette prévue de 32,4 millions sur cinq ans, qu’il faudra compenser.

> Deux minutes

Est-ce l’électrochoc d’une honte médiatique nationale, avec passage au « Petit Journal » à la clé Toujours est-il qu’on est redescendu de trois ou quatre crans par rapport à la dernière plénière d’où transpirait plus de noms d’oiseaux que de dignité démocratique. D’un côté, un Xavier Bertrand «
plus judo que karaté
» cette fois, plus « président » aussi, réglant rigoureusement le temps de parole à deux minutes, et coupant le micro y compris à ses proches.

De l’autre un FN, moins procédurier, qui ne dérape pas, une Marine Le Pen présente mais muette. Le parti n’a pas oublié de s’opposer, malgré tout, en pointant les contradictions et la continuité entre ce budget et le dernier de Daniel Percheron. «
Votre budget est le clone de certains budgets socialo-marxistes précédents !
», s’est enflammé Jean-Richard Sulzer. Le FN n’a pas non plus omis de placer un petit tacle sur les indemnités de Xavier Bertrand.

> « Des millions »

Parmi les décisions à venir (lire ci-dessous), un plan santé à l’automne. Le budget santé tel que voté ce jeudi accuse une nette baisse (20 %), mais Xavier Bertrand promet «
des millions
». Sa vice-présidente : «
La santé est une priorité.
»

Bientôt le sang et les larmes

Xavier Bertrand a promis 300 millions d’euros d’économies sur les dépenses de fonctionnement à l’issue de son mandat. Pas simple à trouver et cela va nécessiter des choix forts et douloureux, très peu entrepris pour le moment, déplore le FN, mais aussi le CESER.

La majorité renvoie au fait qu’aucune politique ne pouvait être supprimée avant les résultats de l’audit, avant l’été. Gérald Darmanin nous a énuméré ce qu’elle a déjà commencé à réaliser : «
300000 sur la rémunération des élus, 200 000 sur les véhicules, 100 000 sur la téléphonie, 400 000 sur les relations internationales, 1,3 million sur la communication, 200 000 de cotisation en moins au CNFPT (organisme de formation dans la fonction publique). » Elle a aussi budgété 1,9 million en moins sur les télévisions locales, s’est fixé un objectif de 2 millions d’euros de cessions immobilières. Et Gérald Darmanin de dévoiler les économies prévues à court terme sur le personnel de l’institution : «
20 départs à la retraite sur 45 non remplacés, une trentaine de CDD non renouvelés. Et une centaine de départs à la retraite de TOS (techniciens et ouvriers de service) dans les lycées remplacés par des contrats d’avenir.
»

Le tout ne fait pas 50 millions par an. Mais le rapporteur du budget, Jean-Pierre Bataille, n’est pas des plus inquiets car il a des pistes. «
Les lycées. On verse des dotations de fonctionnement parfois équivalentes à ce qu’ils ont déjà en réserve. Il y a à négocier dans la convention TER. Et les services savent qu’il y a urgence à trouver des renoncements. Pour un euro dépensé, je veux désormais 1,3 d’économie. De toute façon, si le budget 2017 n’est pas orthodoxe, ce n’est pas moi qui le présenterai.
» L. D. ET S. LE

La touche Bertrand attendra un peu

Il en convient : ce budget «
n’est pas à 100 %
» le sien. «
Nous n’avons arrêté aucun dispositif en cours
», précise Xavier Bertrand, comme pour insister sur le fait que ce budget est avant tout de transition. Pour la politique estampillée Bertrand, les choix budgétaires stratégiques sur l’emploi notamment, prière de patienter’

En attendant le budget 2017 en décembre et, avant, de nouvelles mesures à l’automne (politique de l’emploi, culturelle, santé, bourses, aides à la garde d’enfant) l’exécutif fait tourner en boucle la quinzaine de millions d’euros engagés depuis le début d’année, sur la prise en charge de cotisations sociales pour les PME-PMI, l’aide aux transports, l’aide aux agriculteurs, le triplement de l’aide aux apprentis’ Symbolique, mais infime dans un budget de 3,2 milliards d’euros. S. LE. et L. D.

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