Le Quesnoy , un lycée et un logement mis à sac par une bande de jeunes

Les gendarmes remontent jusqu’au groupe après le signalement d’un véhicule rempli de marchandises en stationnement chemin des Croix. Et notamment jusqu’à Antoine Barviau, 18 ans, hébergé chez un ami car en brouille avec sa famille. Une partie de la bande est convoquée en justice en plaider-coupable. Pour Barviau, c’est différent, déjà recherché qu’il est par la justice pour mineurs d’Amiens pour d’autres faits.

La nourriture déversée au sol

Le voilà jugé en comparution immédiate pour des faits détestables. Dans le logement visité, par exemple, après avoir brisé une porte-fenêtre, les voleurs ont tout retourné… avant de déverser le contenu du frigo sur le sol et les murs. «
J’étais pas le seul à participer
», grommelle Barviau lorsqu’on lui demande la raison d’un tel déchaînement, qu’il a du mal à justifier : «
Je n’ai pas réfléchi
». Ce à quoi la présidente Steulet lui rappelle qu’il est revenu du lycée les bras chargés à deux reprises… «
On m’a dit que ça allait rapporter de l’argent
», se justifie-t-il, alors que la revente partielle du butin n’aurait rapporté qu’une centaine d’euros. Une dernière phrase qui fait bondir l’occupante du logement saccagé, bouleversée à l’audience. «
Cela fait trois jours que je nettoie le souk, c’est honteux…
»

« Me mettre en prison, n’importe quoi ! »

Sans ressource, le jeune prévenu dit ne pouvoir se payer un trajet vers Amiens pour répondre à la justice. Il avait pourtant, après son placement de mineur, décroché un studio et un emploi aux vergers Tellier, mais a claqué la porte très vite car il se faisait «
engueuler pour un rien
». Après que le procureur de la République a requis un an de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve, il change de ton : «
j’ai tué personne, violé personne, me mettre en prison pour deux cambriolages, n’importe quoi!
»

La défense de Me Gauchet portera sur le parcours familial chaotique de son client, parti de sa famille à 15 ans, son projet d’entrer dans l’armée de Terre. Ce sera pour plus tard: il est condamné à huit mois de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve, révocation d’un mois de sursis antérieur et maintien en détention.