Le premier ministre hongrois Viktor Orban appelle les Britanniques à rester dans l’Union européenne

Le premier ministre hongrois Viktor Orban appelle les Britanniques à rester dans l'Union européenne

A quatre jours du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne (UE), plusieurs figures politiques interviennent dimanche 19 juin dans des émissions politiques à la télévision, dont Nigel Farage, le chef de file du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), et Jeremy Corbyn, président du Parti travailliste.

Le premier ministre conservateur, David Cameron, devait répondre aux questions du public en direct à la BBC dans la soirée. Il s’est déjà exprimé, dimanche matin, dans le Times, en des mots très forts, qualifiant le référendum sur le « Brexit » de choix existentiel sans retour possible ». Le premier ministre a également déclaré : « Une fois que vous avez sauté de l’avion, il n’y plus moyen de remonter. Si on part, c’est pour toujours. »

Mais une autre figure politique s’est aussi invitée dans le débat. Non britannique, celle-là : Viktor Orban. Ce dernier doit s’exprimer dans la presse britannique lundi 21 juin au matin, a prévenu, dimanche, l’Office du premier ministre hongrois à Budapest. Avec un message pour le moins inattendu de la part de ce farouche opposant à Bruxelles : « La décision est la vôtre, mais la Hongrie est très fière d’être avec vous membre de l’UE », devrait déclarer M. Orban dans un message dont la parution a été retardée de deux jours à cause du meurtre de la députée Jo Cox, a précisé le porte-parole de l’Office, Zoltan Kovacs, sur le site officiel du gouvernement.

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Les positions contrastées des politiques britanniques

La campagne, suspendue après le meurtre jeudi de la députée travailliste Jo Cox, ne devrait toutefois véritablement reprendre que mardi avec un débat organisé dans la Wembley Arena devant 6 000 personnes. Quarante-huit heures après la mort de cette parlementaire qui s’était fortement engagée dans la campagne pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, l’émotion restait extrêmement vive.

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La position des journaux britanniques

A Birstall, des habitants souvent en larmes se sont recueillis samedi dans le centre-ville pour le troisième jour d’affilée. La famille de la victime est venue à leur rencontre pour les remercier des innombrables témoignages de sympathie. De Liverpool à Glasgow, des veillées étaient organisées dans de nombreuses villes. A Londres, des bouquets de fleurs ont été déposés sur la péniche sur laquelle la députée vivait avec son mari, Brendan, et leurs deux enfants de 3 et 5 ans, accostée près de Tower Bridge.

« Mort aux traîtres »

« Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni » : c’est par ces mots que le meurtrier présumé de Jo Cox s’est présenté samedi pour la première fois devant la justice. Thomas Mair, 52 ans, les a prononcés lorsqu’il a été invité à décliner son identité devant le tribunal de Westminster, à Londres, selon l’agence britannique Press Association. Crâne dégarni, menotté et vêtu d’un survêtement gris, il est ensuite resté muet lorsque la magistrate lui a demandé son adresse et sa date de naissance.

Il a été placé en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres. Il doit comparaître de nouveau lundi devant le tribunal londonien de l’Old Bailey. Une expertise psychiatrique a été ordonnée. M. Mair avait été inculpé vendredi soir d’homicide volontaire. Ses propos sans équivoque devant le tribunal semblent conforter les différentes révélations et témoignages apparus depuis jeudi. Mais, particularité de la loi britannique, l’inculpation du suspect signifie que les médias n’ont désormais plus l’autorisation de publier ces éléments, notamment sur ses possibles motivations.

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Les motivations du tueur étaient-elles politiques ‘

« Breaking Point »

Les deux mois de campagne précédant le référendum sur le « Brexit » (« British Exit ») ont été empreints d’une forte agressivité. Le matin du drame, Nigel Farage avait dévoilé une affiche mettant en scène une colonne de réfugiés et barrée du slogan « Breaking Point » (« point de rupture »). Elle a été jugée nauséabonde au sein même du camp du camp favorable au départ de la Grande-Bretagne.

Le ton devrait désormais changer, ont estimé des analystes interrogés par l’Agence France-Presse. Mais aucun d’entre eux ne s’est aventuré à prédire les conséquences de l’assassinat de Jo Cox sur le résultat du vote. Les dernières enquêtes d’opinion, réalisées avant le meurtre, donnaient les partisans du « Brexit » en tête. Samedi, les deux camps avaient à nouveau suspendu leurs campagnes. « Vote Leave » et « Britain Stronger In » ont annulé des dizaines d’événements à travers le pays.

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