Le Pakistan furieux contre le tir de drone américain qui aurait tué le chef des talibans

Le Pakistan furieux contre le tir de drone américain qui aurait tué le chef des talibans

Washington n’a informé Islamabad et Kaboul qu’une fois le raid terminé, d’après un haut responsable de la Maison Blanche. Si les Etats-Unis ont déjà tué des cadres d’Al-Qaida et des chefs des talibans pakistanais par ces frappes, il s’agirait de la première fois qu’ils ciblent officiellement un chef des talibans afghans sur le sol pakistanais.

Le bombardement en question a eu lieu le 21 mai près du village d’Ahmad Wal, dans la province pakistanaise du Baloutchistan, située à la frontière avec l’Afghanistan. Selon des responsables pakistanais cités anonymement par l’AFP, la cible était une voiture à bord de laquelle voyageaient deux personnes.

L’homme, présenté comme le mollah Mansour, « revenait d’Iran lorsqu’il a été attaqué par le drone ». Son corps, carbonisé, n’était plus identifiable.

Pour l’heure, les Etats-Unis ont déclaré qu’il était « probable » que le chef des talibans ait été tué, sans donner de confirmation officielle, et laissant entendre que plusieurs jours pourraient s’écouler avant qu’ils en aient la certitude. Le Pakistan n’a ni confirmé ni démenti. Seuls les services secrets afghans ont annoncé, avec certitude, que l’homme, qui avait remplacé le mollah Omar à la tête des talibans en 2013, avait bien été tué par ce tir de drone.

Le président afghan, Ashraf Ghani, et son ancien rival à la présidentielle, ont salué l’assassinat du mollah Mansour, qualifié par le premier de « nouvelle opportunité qui se présente pour les talibans qui souhaitent mettre fin à la guerre ». Même le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a, semble-t-il, entériné la disparition du leader taliban, en déclarant que « Mansour était un obstacle à la paix que nous cherchons ».

Les talibans n’ont fait aucune mention officielle de l’état de leur chef. Des « cadres » du mouvement islamiste armé, cités anonymement par l’AFP, ont toutefois reconnu que le mollah Mansour avait bien été tué, et qu’une réunion pour choisir son successeur était en cours dans la ville pakistanaise de Quetta.

Si des précautions s’imposent sur le sort du leader taliban, c’est que sa mort avait déjà été annoncée. En décembre 2015, des sources afghanes et pakistanaises avaient indiqué qu’il avait été grièvement blessé, voire tué, dans une fusillade lors d’une réunion de cadres talibans qui aurait dégénéré au Pakistan. Sa mort avait été démentie par les talibans.

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