Le maire d’Hautmont Stéphane Wilmotte démissionne… pour laisser le champ libre à son père’

Son élection en juillet dernier fut presque une surprise, tant on s’attendait à voir à ce poste le fidèle parmi les fidèles, le premier adjoint Daniel Devins. Mais, poussé par l’équipe municipale, suite à la démission contrainte et forcée de son père déclaré inéligible, le conseiller Stéphane Wilmotte avait enfilé le costume de maire, promettant qu’il en serait ainsi «
jusqu’en 2020
».

En mars, lors d’une interview, il réitérait : «
J’ai une activité professionnelle, j’ai une responsabilité en tant que maire et tant que j’arrive à allier les deux, l
a question ne se pose pas
», comme pour faire taire les rumeurs d’une nouvelle élection à venir.

Pourtant, ce jeudi, le maire d’Hautmont a annoncé sa démission de ses fonctions de maire, à compter du mercredi 1er juin, évoquant des raisons personnelles et professionnelles. «
Il a fallu faire un choix. Je fais la navette entre mon travail à Lille et mon mandat à Hautmont. Je pensais que ça allait être plus facile, justifie-t-il. J’ai toujours dit que je ne voulais pas être un professionnel de la politique. Quand vous manquez de temps pour suivre les dossiers, que vous n’êtes pas présent comme vous le souhaitez’ Je suis fils d’un homme politique, je sais ce que ça demande comme passion, engagement, énergie, parfois de mettre en stand-by la famille aussi’
»

Les arguments s’entendent. Mais pourquoi dans ce cas avoir accepté ce poste il y a moins d’un an

« La relève dans la liste »

La décision est jugée «
difficile
» par l’intéressé qui dit avoir profité et apprécié ce très court mandat. «
C’est un travail passionnant, exigeant. J’ai apprécié le contact avec les gens, notamment pendant les permanences
», ou porter des dossiers tels que le Village des marques. La suite «
La relève pour Hautmont est dans la liste », martèle Stéphane Wilmotte, qui remet la tenue potentielle de nouvelles élections dans les mains du préfet.

S’il redeviendra après le 1er juin simple conseiller, le premier magistrat assure ne pas se représenter sur une liste, en cas de nouvelles échéances (lire ci-dessous). «
Il y a un collectif qui s’est créé, peut-être plus qu’il y a un an. Il y a des adjoints, des conseillers qui sont tout aussi capables de prendre cette responsabilité
», assure-t-il. À moins que de nouvelles élections viennent (encore) changer la donne’

Le grand retour de Joël Wilmotte

Même s’il s’en défend, le choix de la date questionne. Fin juin, Joël Wilmotte, maire d’Hautmont durant 26 ans, sera de nouveau éligible. Éloigné des affaires l’ancien élu Pas vraiment. Car à la mairie, le conseiller départemental continue de gérer les dossiers, bénévolement, cadre légal oblige. Évidemment, cette démission, à quelques jours du terme de son inéligibilité laisse le champ libre à l’ancien maire, jamais vraiment disparu du paysage, de revenir.

La véritable raison de la démission de Stéphane Wilmotte «
Stéphane ne nous a jamais caché son intention de ne pas poursuivre. Il est jeune, a sa vie professionnelle devant lui. Pour le moment, il est trop tôt pour envisager de nouvelles élections
», assure Daniel Devins, premier adjoint, qui n’écarte cependant pas l’hypothèse d’une démission d’une partie du conseil pour provoquer de nouvelles échéances, comme ce fut le cas l’an dernier. Une man’uvre envisagée depuis le départ.

Trois élections municipales en deux ans, de quoi faire perdre la tête des électeurs et au passage éparpiller quelques deniers municipaux «
Les Hautmontois attendent le retour de Joël Wilmotte. Ce n’est pas se moquer des électeurs que d’organiser de nouvelles élections. Le vrai problème, c’est cette décision du conseil d’État suite à une faute administrative et cette sanction, qui n’a pas été la même selon les régions
», poursuit le premier adjoint. Si nouvelles élections il y a, il en coûtera tout de même 7 000 à 8 000 euros à la commune’ et aux citoyens.

À gauche, « nous sommes prêts »

Pour l’opposant Jean Lesage, la surprise n’en est pas vraiment une. «
On s’y attendait, mais un peu plus tard. Notre groupe est solide, nous serons en capacité de constituer une liste si de nouvelles élections sont organisées, en espérant cette fois une union de la gauche.
» Une liste dont il pourrait ne pas prendre la tête. L’histoire se répétera-t-elle

Que dit le code électoral’

Stéphane Wilmotte, a annoncé sa volonté de démissionner de son mandat de maire. Uniquement de son mandat de maire. Il restera donc conseiller municipal. Le code électoral des collectivités territoriales est clair. Stéphane Wilmotte a fait savoir qu’il enverrai ce courrier à compter du 1er juin. Après réception de cette lettre, la démission sera effective après acceptation du préfet. Une fois la démission actée, le conseil municipal doit être convoqué sous huit jours. Stéphane Wilmotte doit assurer ses fonctions, jusqu’à ce que le conseil municipal procède à l’élection d’un nouveau maire.

Pas d’élections municipales partielles donc Pour l’instant non. Le code électoral ne prévoit ce cas de figure que lorsque le conseil municipal perd plus d’un tiers de ses membres. À Hautmont, il est composé de 33 conseillers municipaux. À ce jour, il est au complet. E.B.