Le big data va-t-il changer nos vi(ll)es ‘

Le big data va-t-il changer nos vi(ll)es '

Les données massives et leur exploitation, au travers d’algorithmes et de machines de calcul hyperpuissantes, ouvrent un nouvel ordre de l’information et du management. Faut-il s’en inquiéter ‘

Certains évoquent un « moment Galilée », d’autres un « changement radical d’échelle » dans un « déluge numérique ». Homo sapiens laisse des traces depuis les peintures rupestres, au moins. Mais jamais elles n’ont été en nombre aussi stratosphérique.

Nos données sont captées parce que nous sommes dorénavant quasi constamment connectés et géolocalisés, par le truchement de nos ordinateurs, de nos téléphones ouverts ou fermés , de nos téléviseurs reliés à une « box » et des objets dits intelligents (montres, thermostats, capteurs des voitures, etc.) qui promettent de se multiplier. Les caisses enregistreuses des supermarchés ou des péages autoroutiers, les caméras ou capteurs installés dans les rues de nos villes et de leurs bâtiments enregistrent nos faits et gestes et suivent nos déplacements.

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« Chaque minute, environ 300 000 Tweet, 15 millions de SMS, 200 millions de mails sont envoyés dans le monde, tandis que des dizaines d’heures de vidéo sont mises en ligne sur YouTube et que 250 gigaoctets d’information sont archivés sur les serveurs de Facebook », écrit Gilles Babinet, en introduction de son livre Big data, penser l’homme et le monde autrement (Le Passeur, 2015). Depuis, le compteur continue de tourner à une vitesse effarante. Ces données massives (big data) devraient, prévoit-on, atteindre 40 zettaoctets (un zettaoctet = 10 octets puissance 21′) en 2020.

Les droits des citoyens en question

« Le big data n’est pas seulement une technologie, mais bien une nouvelle structure d’information et de management », poursuit Gilles Babinet, représentant numérique de la France auprès de la Commission européenne. Il est l’un de nos invités aux débats, que nous organisons, vendredi 25 novembre, dans l’auditorium du Monde, sur le thème « Le big data va-t-il changer nos vi(ll)es ‘ ».

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Ces données massives et leur exploitation, au travers d’algorithmes et de machines de calcul hyperpuissantes, ouvrent de nouvelles perspectives. Elles permettent de spectaculaires avancées dans la gestion et la planification des grandes questions urbaines : déplacements facilités, habitat moins énergivore, démocratie locale ­dynamisée, etc. Elles offrent aux villes l’opportunité de se doter d’outils de pilotage et d’anti­cipation que les élus devront savoir mettre au service des citoyens.

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Pourtant, l’ère des données soulève questions et inquiétudes évoquées dans ce dossier. Elles seront aussi au c’ur de nos échanges. A qui appartiennent les données enregistrées par les géants d’Internet, les entreprises privées, les municipalités et autres pouvoirs publics ‘ Quels droits le citoyen a-t-il (et veut-il ‘) sur elles et sur les algorithmes qui les digèrent ‘

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Que préparent les directeurs numériques de nos grandes villes ‘ Le pouvoir de la cité est-il en train de basculer vers une technologie qui nous piste, oriente nos actions et nos envies et qui, au final, nous échappe ‘

« Il ne faut laisser ni aux technocrates du droit ni aux géants privés le monopole de l’écriture d’une nouvelle régulation sociale » Gilles Babinet, représentant numérique de la France auprès de la Commission européenne

Le big data nous pousse à repenser l’ensemble des normes de notre société et de nos villes. Gilles Babinet n’est pas le seul à estimer qu’« il ne faut laisser ni aux technocrates du droit ni aux géants privés le monopole de l’écriture d’une nouvelle régulation sociale ». Un grand débat, entre toutes les parties prenantes, n’en est que plus urgent. Le Monde veut y prendre toute sa part.

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Pour raconter au plus près cette grande transformation urbaine et valoriser les projets les plus novateurs, Le Monde annoncera à cette occasion le lancement de la deuxième édition des Prix de l’innovation « smart cities » : les acteurs de projets concrets et déjà entrés dans une phase de réalisation, venus du public ou du privé, du monde associatif ou de l’entreprise, seront appelés à candidater à l’une des six catégories : « technologies urbaines », « participation citoyenne », « habitat », « mobilité », « énergie » et « action culturelle ».

Ces prix n’auraient pas pu être lancés sans le soutien décisif de plusieurs partenaires : l’Atelier BNP Paribas, dont les équipes, installées à Paris, San Francisco et Shanghaï, scrutent et analysent ces mutations ; ainsi que Saint-Gobain et Enedis. Ensemble, avec un jury international prestigieux, nous identifierons les meilleures « zones d’innovation vivante », selon le mot d’Edwin Lee, maire de San Francisco.

Smart Cities : « Le Monde »  décrypte les mutations urbaines

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