La société Yves Saint Laurent citée dans les  Panama Papers 

La société Yves Saint Laurent citée dans les  Panama Papers 

Le Monde
| 11.05.2016 à 11h40
Mis à jour le
11.05.2016 à 16h38
|

Par Les Décodeurs

La société Yves Saint Laurent SA apparaît dans plusieurs documents des « Panama papers » remontant au début des années 1990. A cette époque, le groupe de luxe était dirigé par Pierre Bergé, aujourd’hui actionnaire, à titre privé, du groupe Le Monde, et président de son conseil de surveillance. Dans ces documents, Yves Saint Laurent SA est mentionnée comme étant actionnaire, entre 1991 et 1997 d’une société des îles Vierges britanniques enregistrée par le cabinet Mossack Fonseca.

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Cette société, Chaucer Company Limited, avait été créée en 1990 par la Banque internationale à Luxembourg (BIL) pour placer de l’argent de clients dans un fonds d’investissement. Chaucer vendait des actions à 100 000 écus pièce (European Currency Unit, la monnaie comptable de la communauté économique européenne avant l’euro). Le produit de cette vente était investi dans un fonds de placement britannique, Europe Capital Partners (U.K.) L.P., créé en novembre 1990 par la BIL. Ainsi, les dividendes du fonds n’étaient pas taxés puisque la société était installée dans un territoire à fiscalité nulle.

Yves Saint Laurent SA est devenue actionnaire de Chaucer le 18 janvier 1991, après avoir déboursé 2 millions d’écus soit l’équivalent de 2,9 millions d’euros, corrigés de l’inflation pour souscrire 20 des 127 actions émises par la société. Fait rare à l’époque, les actions de Chaucer étaient toutes nominatives, alors que les titres au porteur, beaucoup plus opaques, étaient la norme. C’est ainsi que l’on retrouve au capital de Chaucer, outre Yves Saint Laurent SA, d’autres sociétés françaises, comme la compagnie Lebon ou la Société centrale pour l’industrie.

« Un banal investissement »

Jean-Francis Bretelle, alors directeur général d’Yves Saint Laurent SA et aujourd’hui membre du conseil de surveillance du Monde, a indiqué ne pas avoir gardé de souvenirs précis de cette opération, légale. Les bilans comptables de la société ne sont plus en sa possession depuis la vente de la maison Saint Laurent au groupe Sanofi en 1993. Pour lui, « il s’agit d’un banal investissement dans un fonds commun de placement. Son montant est tout à fait cohérent avec les valeurs mobilières de placement qui figurent dans le rapport annuel de 1991 de YSL Groupe ».

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Yves Saint Laurent SA a revendu ses actions en avril 1997, quatre ans après sa vente à Sanofi, et la société offshore Chaucer a été liquidée en 2004 par Experta Luxembourg, une filiale de la BIL spécialisée dans l’ingénierie commerciale.

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