La Russie a ouvert ses propres Jeux paralympiques

La Russie a ouvert ses propres Jeux paralympiques

En parallèle de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Rio, Moscou a organisé, le même jour, mercredi 7 septembre, la sienne. Vladimir Poutine l’avait promis : puisque les sportifs russes ont été exclus, dans leur ensemble, par le Comité paralympique international de la compétition au Brésil, la Russie organisera ses propres jeux. « Ils recevront les mêmes récompenses que les autres », avait ajouté le chef du Kremlin, sans que l’on sache très bien s’il parlait de médailles ou de la BMW que tous les champions russes revenus des Jeux olympiques de Rio ont reçue à leur retour.

Sur fond de musique assourdissante, le « Crocus Park », un parc d’exposition situé de l’autre côté du périphérique de la capitale russe, a donc ouvert les premiers jeux alternatifs organisés par la Russie.

Vêtus des uniformes de la délégation russe, les athlètes ont défilé sur la scène derrière une jeune fille portant le panneau de leur discipline. Réduites à deux jours, les 8 et 9 septembre, les compétitions, parfois appelées « concours interrusse », parfois « sports paralympiques », sont organisées dans le domaine du football à 5 et à 7, du tir, de l’escrime, du triathlon, du cyclisme sur piste, du tennis, de l’équitation ou bien encore du volley-ball assis. Et le drapeau russe, animé par une soufflerie, a bien flotté sur cette cérémonie sportive inédite.

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Evoquant des « objectifs purement politiques », l’animatrice a fustigé « ceux qui ont cyniquement mis de côté nos athlètes », avant de céder la place au spectacle assuré par figurants et chanteurs. « Ensemble, nous sommes une force’ Les victoires nous attendent », a entonné l’un d’eux. « Ils tombaient, ils se relevaient’ », a poursuivi un autre’

Le ministre des sports, Vitali Moutko, a lu un court message de Vladimir Poutine, selon lequel « l’événement grandiose d’aujourd’hui, c’est un hommage solennel à nos sportifs dont le travail acharné et le courage, la foi en eux-mêmes et en leurs capacités sont un exemple stimulant ». Le ministre a également assuré que le Comité paralympique russe faisait tout son possible pour obtenir la réintégration des athlètes dans le circuit des compétitions internationales. Après Rio, puisque tous les recours pour gagner le Brésil, même à titre individuel, ont été épuisés.

« Personne ici n’a rien à voir avec le dopage »

Courageusement, les sportifs ont fait bonne figure. Sans se départir de son sourire, la jeune escrimeuse Irina Michorova, en fauteuil roulant, confiait dans les couloirs avoir encore « un tout petit petit espoir » de se rendre à Rio où les compétitions, dans sa discipline, commenceront le 12 septembre.

« Pendant quatre ans, je me suis préparé, c’était le sens de ma vie, et ça m’a tout coupé », soupirait, le c’ur lourd, Vitali Gritsenko, un athlète de 30 ans handicapé moteur, qui se prépare aux courses. « Cette décision [du CIP] est tout à fait injuste, c’est un coup bas car personne ici n’a rien à voir avec le dopage, mais aujourd’hui je suis content », ajoutait-il bravement.

« On nous accuse, entre autres, d’être des maniaques des médailles mais ce qui m’intéresse, c’est l’envie des sportifs de surmonter la crise et de transformer l’événement en fête », a déclaré au Monde Vladimir Loukine, président du Comité paralympique russe. « Dommage que nous ne participions pas aux JO mais ce n’est pas notre volonté », concluait-il. La salle n’était pas tout à fait garnie, les médias russes ont fait le minimum. La fête n’en était pas vraiment une, plutôt une séance de consolation.

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