La Pévèle infestée de larves de moustiques comme jamais

La Pévèle infestée de larves de moustiques comme jamais

«
C’est bien simple, le temps que je sorte pour donner à manger à mes poules, je suis mangée de partout
», confie cette Templeuvoise. Sur les réseaux sociaux, les témoignages qui vont dans le même sens abondent, surtout depuis le déluge du siècle, dans la soirée du 7juin. Mais le Département ne les a pas attendus pour agir. Dix ans qu’il intervient en aspergeant les gîtes larvaires de bacille de Thuringe, par voie terrestre ou aérienne.

Des milliers de larves

Cette année, ses agents ont mené un premier traitement (au sol) à la mi-avril, dans les marais de la Marque. à partir du 22 mai, les conditions exceptionnelles ont entraîné une mise en eau généralisée de ces zones. Bizarrement, dix jours plus tard, alors que la rivière avait déjà débordé, rendant les marais inaccessibles, il n’y avait pas de larves. Mais le 8 juin, «
elles étaient des milliers, c’était impressionnant
», témoigne Paul Christophe, vice-président du Département en charge de l’environnement. Immédiatement, de gros moyens ont été déployés. Des agents communaux et intercommunaux sont venus en renfort, ainsi que deux sociétés privées. L’armada renforcée a opéré sur les communes de Fretin, Péronne-en-Mélantois, Louvil, Cysoing et Templeuve. Quatorze communes de la vallée de la Marque sont considérées en zone critique.

Traitement difficile

Leur intervention n’a pas été une partie de plaisir : la végétation est haute, rendant la progression des agents difficiles, et le niveau d’eau est encore élevé. Or, il ne faut pas qu’il soit trop haut pour que les larves ingèrent le fameux bacille, biologique, et donc inoffensif pour l’homme. Malgré tout, n’en déplaise à ceux qui se font piquer tous les jours, le nombre d’insectes arrivant à l’âge adulte, des moustiques de marais non infectieux, ne serait pas si catastrophique. En tout cas, le Département vient de lancer une deuxième campagne de traitement, avec des interventions quotidiennes. Du bacille sera-t-il dispersé par hélicoptère La collectivité y a eu recours, en 2009 et 2012. Un mode d’intervention qui coûte cher, 40 000 le passage. Le choix de l’hélico ne se fait donc pas à la légère. Mais de toute façon, le traitement par voie aérienne serait moins efficace, en cette année de précipitations exceptionnelles.

«Vous en voyez, vous, des hirondelles’»

Dans sa lutte contre les moustiques, le Département concentre quasiment tous ses efforts sur la Pévèle. Ces dernières semaines, ses marais ont parfaitement joué leur rôle tampon de zone inondable. Mais il y a les effets collatéraux : la prolifération des moustiques. Par ailleurs, dans ce territoire, une grande partie des terres agricoles sont argileuses, donc imperméables. Les larves pullulent aussi dans les sillons et les ornières’ et dans les fossés non curés.

Cela dit, dans ces espaces naturels sensibles que sont les marais, des efforts ont été faits pour réintroduire les prédateurs des moustiques : berges de la Marque reprofilées pour les amphibiens, gîtes et reposoirs installés pour les chauves-souris et les hirondelles. Mais cette politique en faveur de la biodiversité rend perplexes les habitants. «
Vous en voyez, vous des hirondelles
», disait déjà, il y a quatre ans, un habitant de Louvil, village particulièrement touché par le fléau. Sur les réseaux sociaux, aujourd’hui, ils sont nombreux à se désoler de ne plus trop voir de ces oiseaux qui annoncent le printemps. V. B.

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