La Nuit Debout lilloise s’enracine sur la place de la République

Pour adhérer au mouvement Nuit debout à Lille, il faut parfois être sacrément motivé. Samedi soir, pour le deuxième week-end complet d’occupation, la pluie est une nouvelle fois au rendez-vous. Sous sa tonnelle, une bénévole frissonne. «
Ça fait une semaine que je ne dors que 3 ou 4 heures par nuit, explique-t-elle. Tous les soirs, on se retrouve en AG et, le week-end, on reste sur place du vendredi soir au lundi matin.
» Malgré la fatigue, sa motivation semble intacte. Sa passion aussi quand elle s’empare d’un mégaphone pour haranguer les quelques dizaines de personnes présentes.

Les commissions se mettent au boulot. Ici, on épluche (et on réécrit parfois) la Constitution ; là, on décide d’offrir la parole à certaines associations (Paroles de Rom, Stop au harcèlement de rue’)’

Un peu plus loin, un groupe épluche les légumes (tous les soirs, 60 l de soupe sont servis, 120 le week-end) tandis qu’un autre se charge d’accueillir musiciens, jongleurs et autres artistes susceptibles d’animer les lieux. La vie s’organise entre débats et festivités. La solidarité aussi’ Au petit matin, des anonymes, des riverains viennent apporter bouteilles de lait, pains, « jus » pour le petit-déjeuner. Ils ne sont qu’une poignée à avoir passé la nuit sur place. Les yeux sont cernés mais la satisfaction se lit sur les visages. «
On tient bon
», sourit un des « Camille », déjà prêt à remettre le couvert.

Ce mardi soir, comme tous les autres de la semaine dernière, il sera présent à l’AG, en attendant de voir ce qui se décide pour le week-end d’après. Occupation ou pas Nouvelles actions comme celles menées dans le centre-ville lillois samedi (aller de banque en banque, dans le centre-ville de Lille, pour placarder sur les devantures des slogans anti-capitalistes) La rumeur dit que le sujet commence à diviser. «
Certains veulent continuer sur le même tempo, d’autres veulent plus d’actions. Il faudra réussir à conjuguer tout ça.
»