La manifestation contre la loi Travail déborde à Lille-Sud , On s’est cru en Palestine

La manifestation contre la loi Travail déborde à Lille-Sud ,  On s'est cru en Palestine

Difficile de dire qui a « tiré » le premier. Depuis 18 h hier, 300 personnes ont investi la rue du Faubourg-de-Postes, face à l’hôtel de police, réclamant la libération de cinq des leurs, interpellés lors des incidents du centre-ville. Des étudiants, des profs, et des militants font le pied de grue. En face, quasiment tous les fonctionnaires sont sortis en tenue de maintien de l’ordre. Pendant une heure, les deux groupes s’observent. Un rideau de CRS approche par le rond-point des Postes. Des syndicalistes proposent de reculer. Mais, au contraire, des militants s’approchent des policiers, rue de Marquillies, chantent et dansent quasi au contact. Un projectile vole soudain vers les forces de l’ordre. Et c’est l’explosion.

Première barricade à l’angle de la rue Balzac

Les fonctionnaires chargent et gazent. Les manifestants refluent rue du Faubourg-des-Postes. Les plus sages quittent les lieux, mais d’autres se réorganisent et enflamment une première barricade à l’angle de la rue Balzac. Un curieux ballet commence alors, où les policiers avancent par à-coups, précédés de petits « missiles » lacrymogènes (des grenades MP7), tandis que les opposants aveuglés et suffocants reculent pour ériger une nouvelle barricade, plus au sud, à chaque fois un peu moins nombreux. Ils démontent le mobilier urbain et les pavés, lancent ce qu’ils peuvent, et espèrent du renfort : «
Il faut mobiliser les gens du quartier !
».

Des riverains sous le choc

Mais les riverains, ébahis, n’interviennent pas. Ce combat-là n’est pas le leur. Jusqu’à la charge finale (deux interpellations), les commerçants baissent leurs rideaux, les parents rappellent leurs enfants. Un papa est en colère. «
C’est pas la rue Nationale, ici, il y a des habitants dans les maisons. Et là, nos gosses se retrouvent entre des jeunes avec des cailloux, et des policiers armés. Je me suis cru en Palestine. On n’a rien à voir avec ces gens, qu’ils restent dans le centre de Lille !
» Un autre interroge : «
Ils font quoi

» «
Ils protestent contre la loi Travail.
» «
La quoi
»’

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