Kaboul annonce la mort du chef des talibans dans un raid américain

Kaboul annonce la mort du chef des talibans dans un raid américain

Les autorités afghanes ont confirmé, dimanche 22 mai, la mort du mollah Akhtar Mansour, chef des talibans lors d’un raid américain, portant un coup sévère au mouvement islamiste insurgé. « Le mollah Akhtar Mansour était surveillé depuis un certain temps », indiquent dans un communiqué les services afghans. Il « a été tué dans une frappe de drone hier (‘) au Baloutchistan », province du sud-ouest du Pakistan.

Si Washingon a estimé samedi que la mort du chef taliban était « probable », aucune confirmation officielle américaine n’a toutefois été donnée pour l’heure. Le Pakistan, lui, ne s’est pas encore exprimé officiellement.

Les Américains avaient annoncé, samedi, avoir procédé à une frappe aérienne, le visant à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, et être « toujours en train d’évaluer les résultats de cette frappe ». « Nous livrerons d’autres informations lorsqu’elles seront disponibles », avait dit le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, précisant que la frappe a été autorisée par le président américain Barack Obama en personne.

Le mollah Akhtar Mansour « était un obstacle à la paix et à la réconciliation entre le gouvernement d’Afghanistan et les talibans, interdisant aux chefs talibans de participer aux négociations de paix avec le gouvernement afghan », a encore déclaré Peter Cook. « Mansour était (‘) une menace imminente pour le personnel américain, les civils afghans et les forces de sécurité afghanes », a ajouté le secrétaire d’Etat américain John Kerry depuis la Birmanie, ajoutant qu’« il était également directement opposé aux négociations de paix. »

Une mort déjà annoncée’ en décembre

Sur leur site officiel, les talibans ne faisaient toutefois aucune mention dimanche d’une quelconque frappe contre le leader qui les dirige depuis l’annonce de la mort du mollah Omar l’été dernier. De même, Zabiullah Moudjahid, leur porte-parole habituel, n’était pas joignable dans la matinée, un silence qui alimente les spéculations autour du sort du mollah Mansour et de son éventuelle succession. Les autorités pakistanaises n’avaient pas non plus réagi non plus en fin de matinée.

Si des précautions s’imposent néanmoins, c’est que sa mort avait déjà été annoncée. En décembre 2015, des sources afghanes et pakistanaises avaient indiqué que le mollah avait été grièvement blessé, voire tué, dans une fusillade lors d’une réunion de cadres talibans qui aurait dégénéré au Pakistan. Sa mort avait été démentie par le mouvement islamiste.

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Le gouvernement afghan en difficulté

La frappe est intervenue alors que le gouvernement afghan est mis à rude épreuve par les talibans, qui ont effectué de nombreuses avancées dans le pays depuis l’arrêt de la mission de combat des Etats-Unis et de l’Otan fin 2014.

Les talibans avaient lancé mi-avril leur « offensive de printemps », marquée par un attentat particulièrement meurtrier en plein Kaboul fin avril.

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De nombreuses voix dans l’armée américaine et à Washington avaient réclamé ces derniers mois que les Etats-Unis reviennent à un engagement direct contre les talibans, en particulier avec des frappes aériennes. « Nous devons enlever les gants des forces » américaines et de l’Otan en autorisant des frappes aériennes, a ainsi plaidé cette semaine dans une tribune dans le Wall Street Journal le prestigieux général David Petraeus, ancien commandant des forces américaines en Afghanistan, ancien directeur de la CIA.

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