J’avais des trous dans les jambes , une Française raconte l’attentat à l’aéroport de Bruxelles

 J'avais des trous dans les jambes  , une Française raconte l'attentat à l'aéroport de Bruxelles

«
J’en ai rien à faire d’en vouloir aux terroristes, ça va pas m’avancer dans la vie
», explique Fanny Clain, 20 ans, l’une des douze Français blessés dans les attentats dans l’aéroport et le métro de Bruxelles mardi, qui ont fait 31 morts et 130 blessés selon un bilan provisoire. Originaire de l’Île de La Réunion, la jeune femme est «
missionnaire de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers jours
».

Mardi, l’église mormone, qui a son siège dans l’Utah aux États-Unis, avait annoncé que quatre missionnaires mormons avaient été blessés lors de l’attaque à l’aéroport de Zaventem, dont trois Américains qui accompagnaient leur cons’ur française à l’aéroport, Fanny Clain.

« Éclat dans la jambe »

Cette dernière s’apprêtait à prendre un vol pour les États-Unis à l’aéroport de Zaventem lorsqu’elle a été soufflée par l’explosion de l’une des deux bombes. Elle a été blessée à une jambe et brûlée au visage. «
J’ai les mains brûlées et la tête aussi
», explique la jeune femme. «
Des brûlures au deuxième degré donc, a priori, ça devrait cicatriser tout seul
», précise-t-elle. «
J’ai aussi eu un éclat de métal dans le tibia et un éclat plus haut dans la jambe
», énumère-t-elle d’une voix enfantine et presque détachée.

VIDÉO L’EXPRESS

«
Quand la bombe a explosé, je me suis retrouvée par terre. Au bout de ce qui m’a semblé être une seconde, je me suis relevée. Incroyable, c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit. On a l’habitude de voir ça à la télévision, mais là, tout à coup, j’étais entrée dans la télévision
», dit-elle doucement.

« Ça va, j’ai le moral »

Des personnes la conduisent là où plusieurs victimes étaient regroupées. «
Une fois assise avec les autres blessés, je me suis dit ah oui, au fait, je n’arrive plus à me lever, j’avais des trous dans mes jambes.
» Fanny Clain a été ensuite transportée à l’hôpital Stuivenberg à Anvers. Elle s’y trouve toujours. «
Ça va, j’ai le moral
», souffle-t-elle, espérant sortir dans deux semaines.

«
Quand on est en colère, ça nous rend triste, on rumine ça tout le reste de notre vie. Alors que si on décide de leur pardonner ou de passer outre, alors là on peut continuer à vivre, là on avance, on guérit et on peut avoir une vie formidable
», estime-t-elle. Fanny Clain a passé son enfance à Saint-Denis, le chef-lieu de La Réunion. La jeune femme est arrivée à Liège en Belgique il y a cinq mois, dans l’attente d’un visa pour partir en mission pour l’église mormone dans l’Ohio aux États-Unis.

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