Instant décisif  , une nouvelle sélection de photos de l’agence Magnum mise en vente

Parmi les images vendues figurent entre autres des clichés de Martin Parr, d’Antoine D’Agata, de René Burri ou d’Eve Arnold.

La sélection, faite par les photographes eux-mêmes, entend décliner la définition du fameux « instant décisif », expression issue d’une traduction du titre d’un livre de Cartier-Bresson, Images à la sauvette (The Decisive Moment, pour la version américaine). Certains photographes se définissent clairement comme les héritiers du cofondateur de l’agence, choisissant de montrer une image rendue possible par l’adéquation entre un moment donné et le déclenchement du photographe. D’autres ont décidé de faire un pas de côté par rapport à cette notion, évoquant l’importance de l’inconscient dans le fait de prendre (ou de ne pas prendre) une image.

Deux d’entre eux expliquent ici leur choix.

En apparence, c’est un paysage immobile. J’étais en reportage avec Karl Ove Knausgaard pour le « New York Times ». Nous avions roulé toute la journée à travers divers paysages de forêt, traversant des petites villes, lorsque nous nous retrouvâmes sur les rives du lac Huron. Comme le soleil était sur le point de se coucher, nous nous sommes garés le long de la route. Nous avons ensuite marché jusqu’au lac gelé. J’ai pris quelques photos, puis j’ai attendu, en tapant des pieds pour me réchauffer. Puis, j’ai trouvé un bout de glace, des roseaux et des stalactites créées par le froid : j’avais ma composition. Il n’y avait pas de raison consciente à cela. C’était une scène comme il en existe tant d’autres, mais quelque chose m’a convaincu de m’arrêter. C’est ce pouvoir mystérieux du subconscient que j’aime en photographie. J’ai attendu, et alors que la lumière de l’hiver changeait rapidement et que la forme des nuages évoluait, la lueur du couchant tomba sur la scène avec une beauté toute particulière. Je pris quelques photos, avant que l’ambiance change. Dans l’immobilité de cet endroit, j’avais trouvé mon instant décisif. (Peter van Agtmael)
Pour le projet « Listen », j’ai conçu des couvertures imaginaires de CD de six chanteuses. Un bon coup de chance a été nécessaire pour réaliser cette image. En effet, je me suis hâtée de faire cette photo, car le modèle (ma s’ur) affrontait les éléments de la mer Caspienne (l’eau était froide, il y avait beaucoup de vent’). En regardant les planches contacts, une fois rentrée à la maison, il apparut que cette image répondait à toutes mes attentes : deux vagues se brisent au bon moment, la position de ma s’ur telle que je l’espérais. Mais c’est surtout l’aura qu’elle dégage face à l’objectif qui constitue l’intérêt le plus important de cette photographie. (Newsha Tavakolian)

Ces images en vente sont également publiées sur le compte Instagram de l’agence Magnum.

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