Il veut tenter de rouler à plus de 202 km/h à bord d’un char à voile

Il veut tenter de rouler à plus de 202 km/h à bord d'un char à voile

Deux cent deux kilomètres heure. La barre est haute. Aucun pilote d’aéroplage n’est parvenu à la franchir depuis 2009 et le record du monde de l’Anglais Richard Jenkins, sur un lac salé aux États-Unis. Mais Gabriel Valat veut relever le challenge. «
Une expérience
» pour celui qui fut champion d’Europe et vice-champion du monde de la discipline. «
Parvenir à ça, ce serait l’aboutissement de toute la pratique en compétition. Sauf que là, il n’y a pas d’adversaire. C’est un défi contre soi.
»

Et avec la machine. Gabriel Valat a donc investi dans un aéroplage d’occasion il y a deux ans. Et pas n’importe lequel. «
C’est avec lui que Tadeg Normand a égalé le record du monde de vitesse sur sable de Bertrand Lambert en 2000 à 151 km/h, sponsorisé par Framatome (aujourd’hui Areva, NDLR). Depuis, l’engin dormait.
» À l’époque, Gabriel Valat était lui aussi sur un projet similaire, comme pilote du char à voile de l’école centrale de Nantes. «
Mais je n’ai pas excédé les 110 km/h.
»

Cette fois, pour mettre toutes les chances de son côté, le passionné ne laisse rien au hasard. Il a minutieusement choisi le lieu de son exploit : ce sera la plage de La Franqui, dans l’Aude, non loin de Leucate. Là où Tadeg Normand avait roulé. «
Le terrain ressemble à un lac salé. Le sable est très dur et le vent de tramontane, bien orienté, est idéal. Et il y a de la place.
»

Ensuite, il bichonne sa machine de 400 kg, qu’il modifie, selon ses moyens et ses propres calculs, pour en améliorer les performances. «
Il faut grappiller le moindre kilomètre heure. L’aérodynamisme est essentiel, mais aussi l’équilibrage du char.
» Ainsi, il a orienté autrement sa coque, 10 petits degrés qui font la différence. «
Je roule comme en crabe’
» L’aéroplage est devenu un savant mélange de planeur avec sa verrière de cockpit et de voilier, équipé de roues de Formule 3000. «
Peu de gens ont tenté ça. C’est un vrai défi technique.
» Et une aventure humaine incroyable. «
Quand je suis arrivé à Leucate, je ne connaissais personne, et en trois jours, beaucoup, intrigués, sont venus m’aider.
» C’était en janvier, lors d’une première tentative où il a atteint les 133 km/h, dans des conditions pas optimales. Prochain essai : «
J’espère d’ici juin, mais il me reste des modifications à faire. Et je dois repérer les bons épisodes venteux. Ce projet, je le vois sur trois ou quatre ans. Et quand je serai prêt, promis, je le retente ici’
»

Et si vous rejoigniez le projet

Le projet de Gabriel Valat demande une logistique folle. «
Il faut le bon pilote et le bon char, mais aussi les bonnes conditions.
» C’est pour ça qu’il a fallu migrer dans le sud. «
Là-bas, sur une session je peux faire 60 tentatives, ici avec les marées c’est impossible.
» C’est donc chaque fois 12 h de route, plus l’hébergement. Modifier le char à voile a aussi un coût. Par exemple, en 2000 Framatome avait investi quelque 80 000 euros dans son projet de record de vitesse. Impossible également de monter le char seul, une opération qui prend déjà 3 heures’ Gabriel Valat a dû aussi s’équiper chez lui, par exemple en construisant un garage adapté où bricoler son engin à l’abri. Bref, sa passion coûte cher. Il tente donc le financement participatif. «
Pour 100 versés au projet, votre nom sera inscrit sur la coque
», promet le passionné auprès de qui une quinzaine de souscripteurs s’est déjà engagée. Ça vous dit Rendez-vous sur la page Facebook « Sandrunner votre nom à 200 km/h » ou sur le site web sandrunner.world.

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