Houplin-Ancoisne , une coiffeuse joue du ciseau en pleine rue pour défendre les places de stationnement

«
Si on veut nous faire crever la gueule ouverte, on ne s’y prendrait pas autrement ! Faut-il qu’on fasse une grève de la faim pour être entendus
» Laure Bazan était particulièrement en colère, ce mercredi matin, quand elle a vu arriver des ouvriers travaillant pour le compte de la MEL. Ils ont commencé à tracer des marques pour décaler le stationnement, côté impair de la rue Jean-Jaurès : on ne se garera plus désormais sur le trottoir, mais sur la chaussée. Du coup, trois places de stationnement côté pair (le côté du salon de coiffure) disparaissent.

La coiffeuse, qui avait lancé une pétition, s’est installée au beau milieu de la rue pour coiffer ses clientes. La route a été barrée par plusieurs véhicules de police, et les fonctionnaires en uniforme étaient assez nombreux, une dizaine (polices nationale et municipale). La jeune femme a reçu, sur place, le soutien de Laurent Rigaud, président de l’Union professionnelle des artisans (syndicat régional) et de Jean-Claude Lebrun, président de l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC 59).

Quand le maire d’Houplin-Ancoisne est arrivé, la coiffeuse s’est adressée à lui avec virulence, et des trémolos dans la voix : «
Jean, je te demande de faire arrêter tout ça ! On est des passionnés, on bosse ! Et vous allez nous faire couler !
» Jean Crespel a tenté de temporiser, mais sans faire arrêter les travaux. «
Depuis des années, les voitures se garent sur le trottoir, les poussettes ne peuvent pas passer. Il fallait agir
», estime l’élu. Pourquoi ne pas avoir préféré des places à cheval sur le trottoir et la chaussée, ce qui aurait permis de préserver le stationnement de l’autre côté de la rue Un technicien nous a expliqué que cela aurait été dangereux, «
les voitures auraient forcé le passage
».

Laure Bazan nous a affirmé qu’elle ne bougerait pas de la rue ce mercredi si elle n’obtenait pas satisfaction.