Hollande renonce en partie à diminuer le budget de la recherche

Hollande renonce en partie à diminuer le budget de la recherche

Le président François Hollande a renoncé à 134 millions d’euros d’annulations de crédits sur le budget de la recherche, ont annoncé lundi 30 mai le Prix Nobel de physique Serge Haroche et la Médaille Fields Cédric Villani, qui venaient d’être reçus à l’Elysée avec quatre autres grands scientifiques.

Cette annonce fait suite à la polémique soulevée par un projet de décret, présenté en commission des finances de l’Assemblée nationale, le 18 mai, et prévoyant l’annulation de crédits sur la mission « recherche et enseignement supérieur ». Dans une tribune publiée dans Le Monde, sept Prix Nobel et le mathématicien Cédric Villani dénonçaient « un coup de massue », décrivant des mesures qui « s’apparentent à un suicide scientifique et industriel ».

« Donner un message positif à la jeunesse scientifique »

M. Hollande « nous a fait part du fait que le gouvernement attachait une grande importance à la recherche (‘) et qu’il ne fallait pas donner un signal décourageant », a déclaré M. Haroche. « Nous sommes soulagés et (‘) satisfaits de voir que nos préoccupations, notre vision de la recherche, semblent partagées par le président et la ministre de l’éducation nationale qui assistait à l’entretien », a-t-il ajouté. A la sortie de l’Elysée, le mathématicien Cédric Villani se déclarait « soulagé et heureux ; c’est le meilleur résultat qu’on pouvait espérer ».

D’autres points ont été évoqués lors de cette rencontre de trois quarts d’heure, comme la place des docteurs dans les entreprises, les relations universités et grandes écoles. « Le président a compris nos soucis et paraît soucieux de donner un message positif à la jeunesse scientifique », indique Albert Fert, autre signataire et Prix Nobel de physique en 2007.

« Priorité » accordée à la recherche

Les 134 millions concernaient les crédits de quatre organismes de recherche (CEA, CNRS, INRA, Inria) sur 256 millions de coupes pour la mission enseignement supérieur et recherche. Cette somme représente un quart du total des crédits que le décret prévoyait de ponctionner, à hauteur de 1,1 milliard d’euros.

De quoi soulever des interrogations dans les rangs de l’opposition, sur la « priorité » accordée à la recherche. En avril 2014, François Hollande promettait en effet que le budget de la recherche serait « sanctuarisé ». Quelques semaines avant la polémique, le 14 mars, il avait réaffirmé l’importance, pour le développement du pays, de la recherche et de l’innovation. Lors de l’inauguration d’un nouveau laboratoire à Paris, le président avait rappelé qu’il voulait par sa présence « reconnaître et démontrer qu’elle [la recherche française] est la priorité de l’action que nous conduisons ».

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