Grande-Synthe , les enfants du camp de La Linière sur le chemin de l’école de la République

Grande-Synthe , les enfants du camp de La Linière sur le chemin de l'école de la République

«
C’est une belle symbolique que ces enfants aillent dans les écoles de la République
», estime le maire de Grande-Synthe, Damien Carême. Au-delà du symbole quels seront les moyens mis en uvre par l’Éducation nationale pour l’intégration des enfants du camp de migrants de La Linière La question est sur toutes les lèvres.

Deux postes créés

L’Éducation nationale devrait créer deux postes dans les écoles de Grande-Synthe pour la rentrée de septembre. Les enfants du camp n’intégreront pas des classes classiques en raison de la barrière de la langue.

Deux classes dédiées seront mises en place pour accueillir quelques-uns des 99 enfants du camp, sous réserve bien sûr de l’accord des familles, car la scolarisation ne sera pas obligatoire. «
Le mouvement est bien enclenché. Nous avons la volonté de ne pas laisser ces enfants sans accompagnement scolaire, explique Éric Étienne, le sous-préfet de Dunkerque. La scolarisation des enfants de La Linière un gros chantier pour l’État, même s’il y a encore beaucoup de choses à régler, en débat avec l’inspection académique.
» Cette dernière a visité le camp le 27 mai et organisé, mercredi, une réunion autour des familles, avec l’Afeji (gestionnaire du camp), des directeurs d’école et la ville de Grande-Synthe. «
C’est une première approche avec les familles pour les rassurer sur la prise en charge de leurs enfants
», note le sous-préfet.

Toujours est-il que la date de la mise en uvre, «
appartient à l’Éducation nationale, relativise Damien Carême. Nous, à Grande-Synthe, on doit se tenir prêts à toute éventualité
». Le feu vert pourrait être donné dans les semaines à venir, avec des journées découvertes dans les écoles destinées aux enfants de La Linière. Ce serait premier test avant la grande rentrée de septembre. Selon nos informations, les écoles Curie, Garcia Lorca, Ferrer ainsi que le collège du Moulin feraient partie du dispositif.

Il n’y a jamais eu d’école dans le camp

Tout le monde l’appelait « l’école ». Et pourtant, ça n’en était pas une. Depuis plusieurs semaines, la grande tente blanche coincée par la boue et les cailloux dans laquelle, les enfants venaient s’amuser ou apprendre un peu de maths, de français et beaucoup d’anglais, a laissé place à une structure en dur.

Deux salles, une garderie et une salle d’activités composent désormais ce qu’il convient d’appeler un centre récréatif. Des cahiers, des stylos, des tableaux, et des bénévoles essentiellement anglophones qui s’activent dans la salle d’activités pour donner vie à l’instruction sur le camp, et distraire les enfants. Depuis la construction de La Linière, Rory Fox dispense l’anglais : «
D’autres bénévoles essaient de leur apprendre le français mais les enfants résistent. C’est l’anglais qui les intéresse. Et les maths, ils adorent ça !
»

Juste en face, dans le deuxième baraquement du centre récréatif, se dresse le jardin d’enfants. Un lieu paisible où on laisse les chaussures boueuses à l’entrée. «
Cette structure lutte contre le dés’uvrement sur le camp, c’est essentiel
», note Yann Manzi, bénévole d’Utopia 56. Lorsque les enfants intégreront les écoles à la rentrée, le centre récréatif servira aux activités périscolaires, avec des cours de soutien et des jeux. En moyenne, 35 enfants fréquentent chaque jour le centre récréatif.

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