Frais de tenue de compte taxe sur les dépôts… les clients des banques vont passer à la caisse

Frais de tenue de compte taxe sur les dépôts... les clients des banques vont passer à la caisse

Une petite banque coopérative bavaroise, la Raiffeisen Gmund, a fait parler d’elle en annonçant la semaine dernière l’instauration d’une taxe de 0,4 % sur les dépôts de plus de 100 000 euros de ses clients privés.

Comme d’autres avant lui, pas seulement en Allemagne d’ailleurs, l’établissement bancaire a ainsi choisi de répercuter les coûts de la politique de taux bas qui a cours dans toute l’Europe. Mais jusqu’à maintenant, que ce soit chez Commerzbank, dans certaines caisses d’épargne allemandes ou encore chez la banque danoise Danske Bank, la pratique était réservée aux comptes des clients professionnels, investisseurs ou entreprises. Et concernait les très gros dépôts.

Contagion peu probable, mais…

Toutefois, Hans-Walter Peters, président de la fédération BdB des banques privées allemandes, ne croit pas en une répercussion généralisée de cette taxe sur les dépôts des épargnants allemands. «La concurrence entre les banques et les caisses d’épargne est bien trop importante en Allemagne», a-t-il expliqué en début de semaine au Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

Même chose en France, où une telle taxation est peu probable. La demande de crédits y est très dynamique, ce qui permet de compenser la baisse de rentabilité des établissements bancaires (Figaro). Les banques françaises ont d’ailleurs trouvé d’autres moyens de gagner de l’argent, selon le Figaro.

Depuis le début de l’année, plusieurs d’entre elles, comme la Société Générale, BNP Paribas ou LCL, ont instauré des frais de gestion de compte, ce qui n’existait pas auparavant. L’Association française des usagers des banques (AFUB), qui juge l’imposition de ces frais illégale, prépare une action collective contre deux de ces banques pour le mois de septembre, précise le quotidien.

Faire circuler l’argent, plutôt que de le stocker

Pour doper l’octroi de crédits, et par ricochet l’activité et les prix dans la zone euro, la BCE pratique un taux négatif de 0,40% sur les dépôts bancaires.

Elle fait ainsi payer les établissements qui lui confient de l’argent au jour le jour : pour 100 euros placés électroniquement dans ses coffres, l’institut de Francfort impose ainsi une taxe de 40 centimes. La BCE espère que les banques seront ainsi incitées à faire circuler l’argent dans le circuit économique, plutôt que de le stocker.

Le « bon vieux » coffre-fort

Elle avait rendu négatif ce «taux de dépôt marginal» en juin 2014 pour la première fois de son histoire et l’a ensuite abaissé à plusieurs reprises, jusqu’à le fixer en mars au niveau actuel.

Pour échapper à cette taxe sur les dépôts, certaines banques et assureurs européens sont même tentés de stocker leurs liquidités, sous forme de billets de banque. Le réassureur allemand Munich Re avait reconnu en mars dernier «tester» le stockage d’argent liquide et d’or et les caisses d’épargne allemande mènent aussi des réflexions en ce sens.

Difficile sur le long terme

Cela pourrait valoir le coup pour les intéressés si le coût de ce stockage, notamment les frais d’assurance, était moins élevé que la pénalité infligée par la BCE.

Mais, «à la longue, nous ne pouvons pas garder l’argent dans notre coffre-fort», reconnaissait en mai dernier le président des caisses d’épargne bavaroises, Ulrich Netzer, dans le Spiegel.

Tous les jours, ce sont plusieurs centaines de milliards d’euros qui sont déposés par les banques de la zone euro dans les coffres de la BCE.

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