Festival de Cannes , la Palme d’or pour Ken Loach

Festival de Cannes , la Palme d'or pour Ken Loach

Au terme de dix jours de projections de films en tous genres et de montées des marches sur fond de flashs et de paillettes, le jury présidé par l’Australien George Miller, le réalisateur de la saga Mad Max, a fait son choix, récompensant le réalisateur britannique Ken Loach avec la Palme d’or pour son film « Moi, Daniel Blake ». Jean-Pierre Léaud, lui, a reçu une Palme d’or d’honneur pour sa brillante carrière.

Six fois primé à Cannes, où il avait reçu la Palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève », Ken Loach, 79 ans, raconte l’histoire d’un menuisier qui se bat pour obtenir l’aide sociale. Moi, Daniel Blake n’est pas une satire d’un système absurde. Ken Loach n’est pas un humoriste, c’est un homme en colère, et le parcours de l’ouvrier privé de travail et de ressources est filmé avec une rage d’autant plus impatiente qu’elle est impuissante.

Il a profité de son temps de parole pour attaquer« les pratiques néo-libérales ont entraîné dans la misère des millions de personnes, de la Grèce au Portugal, avec une petite minorité qui s’enrichit de manière honteuse ».

Le réalisateur canadien, extrêmement ému, a notamment dit : « Tout ce qu’on fait dans la vie, on le fait pour être aimé, pour être accepté. Je tournerai toute ma vie des films, aimé ou non ». Il a terminé en citant Anatole France : « Je préfère la folie des passions à la sagesse de l’indifférence ».

Le prix de la mise en scène ex aequo au Français Olivier Assayas (pour Personal Shopper) et au Roumain Cristian Mungiu (pour Baccalauréat).

Le réalisateur roumain avait reçu la Palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », déjà. Dans « Baccalauréat » il sonde avec acuité les compromissions et la corruption dans la société roumaine. Pour Olivier Assayas, ce prix « est le plus beau prix, que je partage avec un cinéaste que j’admire. La mise en scène, c’est quelque chose qui s’invente collectivement, mais j’ai l’impression d’avoir construit un collectif et ce prix lui appartient collectivement ».

Le prix du scénario à l’Iranien Asghar Farhadi pour Le Client (Forushande)

« Mes films ne sont pas connus pour être joyeux », a dit le réalisateur en recevant son prix, espérant que son film « apporte de la joie » au peuple iranien. Il raconte l’histoire d’un couple de comédiens en train de répéter une pièce de théâtre, qui se trouve contraint de quitter son appartement à Téhéran en raison de travaux menaçant leur immeuble.

La star philippine a remercié « Brillante Mendoza, un réalisateur formidable, un vrai génie ». Dans ce film, elle incarne Rosa Reyes, dite « Ma’Rosa » (Maman Rosa). Pour le rôle, elle est allée s’immerger incognito, de nuit, dans les quartiers que le film décrit, pour faire connaissance avec des personnes du même milieu.

Le prix d’interprétation masculine à Shahab Hosseini, pour son rôle dans Le Client (Forushande)

L’acteur iranien joue Emad, professeur et comédien, dans un couple qui se trouve confronté à des événements et des choix bouleversants alors qu’ils jouent « Mort d’un commis voyageur » d’Arthur Miller. « Je sais que mon père, là où il est, au paradis, est en train de partager cette soirée avec moi. Paix à son âme, et que son âme soit joyeuse, a-t-il dit en recevant son prix. Ce prix, je le dois à mon peuple donc de tout mon c’ur avec tout mon amour, c’est à lui que je le rends ».

Elle a été saluée pour son premier film tourné aux Etats-Unis. Un prix qu’elle avait déjà reçu à Cannes pour « Red Road » (2006) et « Fish Tank » (2009). Habituée de la compétition, la Britannique Andrea Arnold s’est offert, comme se doit aujourd’hui de le faire tout cinéaste sélectionné à Cannes qui se respecte, son « film américain ».

La Caméra d’or à Divines, premier long-métrage de la Franco-Marocaine Houda Benyamina

« Cannes, c’est aussi notre place à nous. Cannes est à nous, à nous les femmes ! ». La réalisatrice a un peu réveillé une salle endormie en début de compétition avec un speech d’anthologie. Dans le film, l’actrice principale (et petite s’ur de la réalisatrice), Oulaya Amamra, 20 ans, incarne Dounia, une jeune fille qui vit dans un camp de roms en marge d’une cité de la banlieue parisienne, et a décidé que dans sa vie, tout serait possible.

La Palme d’or du court-métrage à Timecode, de l’Espagnol Juanjo Gimenez, ainsi qu’une mention spéciale du jury pour le Brésilien Joao Paulo Miranda Maria, pourLa Jeune Fille qui dansait avec le diable.

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