Évasion et mythe américain au guidon des Harley

Après une matinée de frayeur, liée à une météo exécrable, l’Opale Harley Days, le rendez-vous des amateurs de Harley au nord de la France, a attiré des milliers de bikers et d’amateurs à Hardelot, une fois le soleil revenu dans l’après-midi. Un rassemblement qui en est à sa septième édition et qui ne rêve que de grandir pour rejoindre les célèbres rendez-vous de Morzine et de Grimaud notamment où accourent des amateurs venus de toute l’Europe.

Avec une recette simple finalement : des bikers qui se retrouvent, avec des motos rutilantes et souvent personnalisées, quelques concerts  Murray Head ce samedi  et stands pour parfaire son look, et des balades pour faire vrombir la bête. Avec en filigrane un parfum d’Amérique, de grands espaces et de liberté dans toutes les têtes’ Ils sont nombreux à être fascinés par ce mythe et à vouloir faire partie du groupe, même pour quelques heures.

Nathalie, 55 ans, codirigeante d’une entreprise, Roncq

« Désolée, je n’ai pas de tatouage », prévient-elle. N’empêche, Nathalie, alerte et souriante quinquagénaire, a bien toutes les autres caractéristiques pour faire partie du club : la Harley, bien sûr, le blouson et l’envie de retrouver ses amis qui roulent’ en Harley.

Nathalie, 55 ans, codirigeante d’une entreprise, Roncq. Photo Guy DROLLET

C’est d’ailleurs par eux que tout est arrivé : « Nous étions un groupe de potes, il y en a un qui en a acheté une et tout le monde a suivi, même les filles’. » Quitte à passer le permis il y a tout juste cinq ans. « Pour moi, rouler en Harley, ça représente la liberté, la balade et le bonheur de prendre les petites routes, comme pour venir à Hardelot, sans aller vite. » Elle sourit : « C’est vrai qu’on n’est pas non plus des purs et durs ! » Ni même de ceux qui cherchent à jouer les rebelles le temps d’un week-end. Comme son mari, elle préfère voir « 
le sourire des gens » à son passage et le bruit si caractéristique de sa moto. Des poètes, ces motards.

David, 44 ans employé municipal, Mons (B)

« La Harley, c’est une sorte de vie parallèle, une deuxième vie. » Pour David, la passion Harley n’est pas rien : « Une pièce à la maison est consacrée à tout ce qui a un rapport avec le mythe Harley et il y a un chalet à l’extérieur  21 m2, précise-t-il pour la ranger. » Il est vrai que la sienne, qui a tout juste trois mois, est du genre haut de gamme : 45 000 euros, avec déjà un aller-retour aux états-Unis « 
pour changer le moteur ».

David, 44 ans employé municipal, Mons (B). Photo Guy DROLLET

D’ailleurs, pour l’instant, il n’y a que la moto qui soit allée aux USA : « J’en rêve, bien sûr, de faire la route 66. C’est un projet. » En attendant, lui et sa femme Nathalie (employée dans un centre hospitalier) viennent à Hardelot et font beaucoup de rassemblements en France et à l’étranger : « 
Pour l’évasion, retrouver les amis, on s’entend avec tout le monde. » L’oubli aussi pour Nathalie : « 
On ne pense plus à ses soucis, et puis il y a du soutien’ J’ai perdu ma mère il y a six mois, le club des bikers était autour de moi, c’était réconfortant.
 »

Robert et édith, 65 et 63 ans retraités, Villeneuve-d’ascq

Robert a pu atteindre son rêve à la retraite : « 
J’ai eu toutes sortes de motos dans ma vie mais là, je touchais au mythe américain, ce n’est pas rien. » Lui et son épouse n’ont alors pas fait les choses à moitié : de vraies dégaines de bikers, avec les bagouses, les pendentifs et, sur le blouson, des traces de leurs passages dans des rassemblements célèbres (Cap d’Agde) et même un Colt à côté du moteur, ce qui lui vaut parfois quelques explications avec la police lors des contrôles.

Robert et édith, 65 et 63 ans retraités, Villeneuve-d’ascq . Photo Guy DROLLET

On ne rigole pas, comme prévient d’ailleurs le nom du club reproduit sur le blouson : « 
Varken Eters », les mangeurs de cochons. Au-delà de tout ça, Robert et Édith apprécient quand même de rencontrer des gens comme eux lors de ces week-ends de retrouvailles : « Il y a beaucoup d’échanges, d’amitié. On partage une même passion, les mêmes valeurs. Le week-end, on est tous pareils, des bikers. »

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