Euro 2016 , La Roja bat les Tchèques à l’heure espagnole

Euro 2016 , La Roja bat les Tchèques à l'heure espagnole

Désastreuse au Mondial brésilien de 2014 puisqu’elle fut éliminée dès le premier tour, l’Espagne a fait un premier pas pour renouer avec son âge d’or en dominant la République tchèque, lundi 13 juin à Toulouse, emprise que ne reflète pas l’étroitesse du score (1-0). Les doubles tenants du trophée européen se sont imposés grâce à un but tardif (87e minute) de Piqué, le défenseur central de Barcelone bien connu des fans de la chanteuse Shakira. Inscrit à leur heure espagnole, pour ce match qui avait débuté à celle de la siesta.

La pelouse détrempée et le temps gris étaient favorables aux Tchèques. Les patronymes slaves des arbitres assistants, Pawel Sokolnicki, Pawel Raczkowski ou Tomasz Musial, auraient pu l’être, si ces assesseurs n’étaient polonais. Tous les autres paramètres jouaient, en revanche, pour l’Espagne, à commencer par le Stadium de Toulouse, acquis à la Roja même si de loin rien ne distingue les maillots rouges des supporteurs. Les hommes de Vicente del Bosque évoluant pratiquement à domicile, à 150 kilomètres de leur frontière et exerçant rapidement une domination de puissance invitante, avec 70 % de possession de balle au coup de sifflet final.

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Rythme vif et agréable

Le gardien David de Gea, dont le nom a été associé à un scandale d’orgie tarifée, est dans les buts espagnols. En face, le monument vivant Petr Cech (34 ans, 122e sélection), récent recordman national de capes, a de fortes chances d’être davantage sollicité. La République tchèque mise sur l’expérience de ses anciens. L’animation du jeu est confiée au capitaine Tomas Rosicky (35 ans et 104 sélections), bien que celui-ci ne ne joue pratiquement jamais avec son club d’Arsenal. Derrière lui, on trouve le Bordelais Jaroslav Plasil (34 ans et 101 sélections). Moins rassurants sont les deux pensionnaires du Viktoria Plzen en défense et deux titulaires émargeant à Bursaspor, dont l’avant-centre Tomas Necid. A priori, ce casting ne risque pas de peser lourd face à une dream team constituée de stars du Real Madrid, de Barcelone et de grosses cylindrées anglaises.

A la circulation fluide du ballon des Espagnols, les Tchèques opposent des remontées rapides qui leur permettent d’être les premiers à s’approcher du but adverse grâce à un coup franc dangereux dès la 5e minute, mal exploité. Dans la foulée, un contre révèle la fébrilité de la défense ibérique. Mais le milieu, lui, a déjà imposé sa loi, avec Iniesta étincelant dans son rôle de chef d’orchestre. C’est devant qu’il faudra faire ses preuves. A gauche, Nolito (Celta Vigo) semble n’avoir pas compris la règle du hors-jeu, en pointe, Morata (Juventus Turin) est maladroit dans ses contrôles, et l’est également avec le juge de touche, qu’il tacle par mégarde. Le rythme est vif, agréable, avec une volonté de jouer de part et d’autre.

Il faut néanmoins attendre la fin du premier quart d’heure pour une première action de but. Morata, idéalement servi par David Silva, reprend, mais bute sur Cech. La pression espagnole s’accentue, en tentant d’enfoncer le côté gauche de la défense tchèque, maillon faible avec les deux joueurs de Plzen, le latéral David Limbersky et Roman Hubnik. Le jeu s’éloigne inexorablement des buts de De Gea à mesure que la Roja pénètre dans la surface de réparation, puis les six mètres de l’adversaire.

Piqué délivre l’Espagne en fin de match

Les occasions s’enchaînent : seul devant Cech, Nolito croise trop son tir, avant que Jordi Alba puis Fabregas n’échouent à portée du géant d’Arsenal. Optimistes, les supporteurs tchèques déclenchent une ola, une rareté dans cet Euro. Leurs joueurs, dépassés par la vivacité espagnole, sont en effet progressivement réduits à courir derrière le ballon et à dégager en catastrophe après seulement une demi-heure. On n’attend plus que l’inéluctable après une reprise de volée de Bousquets, une tentative de lob d’Iniesta’ Une frappe de Nolito sur une passe au millimètre d’Iniesta trouve le cadre, mais Cech se détend, avant d’intervenir quelques secondes plus tard devant David Silva. Dans ce contexte, Necid, isolé, se surprend d’être près d’ouvrir le score avant la mi-temps.

A la reprise, la ruée de la Roja reprend de plus belle. Cech manque d’être trompé par un de ses défenseurs, puis c’est au tour de Sergio Ramos d’être contré in extremis. Les Tchèques écopent en guettant la faille. Sur un coup franc, Hubnik, à la réception, manque à son tour de marquer. Avertissement sans frais, mais suivi de deux occasions chaudes pour les Tchèques, avec des centres filant devant le but de De Gea sans trouver preneur.

Sur l’autre but, David Silva rate inexplicablement le cadre alors que Cech semblait crucifié. Del Bosque a changé ses attaquants avec les entrées du Basque de l’Athletic Bilbao Aritz Aduriz et du Barcelonais de Chelsea Pedro Rodriguez. Celui-ci participe à la libération espagnole. Après une percée de Juanfran côté droit, il remet sur l’autre flanc à Iniesta qui centre et trouve la tête de Piqué. L’héroïque Cech doit céder. Dans les arrêts de jeu, Vladimir Darida a une occasion exceptionnelle d’égaliser, mais son tir se concentre sur de Gea.

La morale est sauve. Les Espagnols n’auront qu’à poursuivre sur leur lancée pour assurer leur qualification contre la Turquie, le 17 juin à Nice. Les Tchèques, eux, ne pourront se contenter de subir ce même jour face aux Croates, vainqueurs des Turcs. Quoique. L’absurde formule à 24 équipes fait qu’ils ont encore droit à la défaite, tant qu’ils ne terminent pas « pires troisièmes ».

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