Euro 2016 , Joachim Löw c’est la classe! analyse Jocelyn Blanchard

Euro 2016 ,  Joachim Löw c'est la classe!  analyse Jocelyn Blanchard

Des coachs, Jocelyn Blanchard (44 ans) en a vu passer en 20 ans de carrière, du Dunkerque de ses débuts pros à l’Autriche, où il l’a bouclée en 2010 à l’Austria Kärnten, après six ans à Vienne. C’est Joachim Löw (56 ans) qui l’y avait attiré, séduit par un de ses matchs de Ligue des Champions avec Lens contre le Bayern’

Le respect

Du sélectionneur qui, dans le sillage de Jürgen Klinsmann, dont il fut l’adjoint (2004 à 2006), a ramené l’Allemagne au tout premier plan, l’ancien joueur de la Juve avoue: «C’est la classe. Au départ, il est juste un ex-pro, devenu entraîneur, pas un joueur qui a gagné la Coupe du monde ou un titre en grand club, contrairement à ses prédécesseurs. Et il est le personnage nº1 du foot en Allemagne, c’est énorme. C’est comme si en France, c’était Frédéric Antonetti!

Sa force, c’est d’imposer le respect, sans se prendre pour un autre. Il a toujours été comme ça. C’est pour ça qu’on dit qu’il est serein. Il est sur le fil de l’eau même si à l’intérieur ça bout. Personne n’aurait pu prédire sa trajectoire, mais je ne suis pas surpris car à l’époque, je n’aurais pas pu dire c’est impossible. Il avait déjà les choses pour aller haut.»

En poste depuis 2006, Löw, qui a prolongé jusqu’en 2018, est champion du monde en 2014, 3e en 2010, a été finaliste de l’Euro 2008, demi-finaliste en 2012′

Rigoureux et ouvert

«Quand on est arrivés à Vienne, on était dans le même hôtel. Il comprend bien le français. On a toujours cette idée d’Allemands un peu psychorigides. Il paraît fermé au début, avec un visage un peu dur. Mais c’est quelqu’un à découvrir. Il a la rigueur allemande, tout en étant ouvert d’esprit. Il est très cultivé, ne parle pas que football, il aime l’art.
Il sait vers quoi il veut aller mais il a beaucoup de détachement et inspire confiance. Il fait des choix forts.
Il a pris un Podolski qui ne jouait quasiment pas dans son club et en a fait un titulaire. Si en France il y a 65 millions de sélectionneurs, en Allemagne, c’est 80 millions, la pression est énorme, le football y est une religion.»

La zen attitude, yoga pour les joueurs

Klinsmann l’a importé, «Jogi» Löw, lui-même pratiquant, l’a conservé. Le yoga est intégré aux séances des Allemands depuis des années.

«Il ne nous en faisait pas encore faire à Vienne, mais il est avant-gardiste. Il a une ouverture d’esprit. Il a travaillé avec Klinsmann et ses méthodes américaines. Le yoga, on en fait un peu chez les U19, à Lens. Pour apporter un plus aujourd’hui, il faut aller chercher des choses un peu différentes. Il sait que le foot, ce n’est pas les jambes.
C’est la tête qui pilote, la première chose à soigner, à améliorer’J’ai eu trois champions du monde quand même comme entraîneurs. Ceux qui ont réussi ont cette zen attitude, ils sont sur un rail, quelles que soient les conditions, et les mecs suivent. Ancelotti, Lippi sont comme ça aussi.»

L’amour du risque

«Ce qu’on voit depuis quelques années en équipe d’Allemagne a été insufflé par Klinsmann. Löw a pris le relais et son équipe est séduisante, à son image. C’est un ancien attaquant. Il a un côté pragmatique, où il faut la rigueur, le sérieux mais il aime le risque. Attention, ce n’est pas un joueur de casino,
c’est du risque pour provoquer quelque chose, gagner. Il ne veut pas subir l’adversaire, rester en position d’attente, mais lui imposer quelque chose, ce qui est rare chez les entraîneurs aujourd’hui. Guardiola, Uli Hoeness quand il était au Bayern, ils imposent leur philosophie, Ancelotti c’est pareil, Zidane… Le foot, c’est un spectacle. Ce sont des gens qui font avancer et qu’on a envie de voir.»

Du style

Réputé pour son calme, Löw l’est aussi pour son élégance, son pull bleu à col V, ses chemises cintrées. Une icône glamour: «Je ne suis pas une femme, mais il est beau gosse. Ce n’est pas Brad Pitt, mais il a du charisme, il est soigné, bien habillé. Ça ne suffit pas. Mais c’est quelqu’un qui doit renvoyer une image, et lui, ça le sert. Il garde une image jeune, il pourrait vendre n’importe quoi! Et c’est une performance en Allemagne où il y a quand même des statues, Beckenbauer, Rummenigge, Rudi Völler, des monstres dans leur pays, des icônes.»

Feuille de match

ALLEMAGNE – UKRAINE

Ce dimanche à 21 h, au stade Pierre-Mauroy. Groupe C. En direct sur beIN 1 et sur TF1. Arbitre: Martin Atkinson (Ang).

ALLEMAGNE
: Neuer (cap.) ; Höwedes, Mustafi, Boateng, Hector ; Khedira, Kroos ; Müller, Özil, Draxler ; Götze.

UKRAINE
: Pyatov ; Fedetskyi, Khacheridi, Rakitskyi, Shevchuk ; Stepanenko, Rotan ; Yarmolenko, Garmash, Konoplyanka ; Zozulya.

Leave A Reply