Essai clinique de Rennes , un autre volontaire avait fait un AVC

Essai clinique de Rennes , un autre volontaire avait fait un AVC

Cet élément, qui pourrait relancer le débat sur la toxicité de la molécule testée, semble avoir été dissimulé au « groupe d’experts » chargé par les autorités sanitaires de déterminer les causes scientifiques de cet accident sans précédent. « [Le groupe] n’avait pas connaissance de cet AVC. S’il est avéré, il s’agit d’un élément nouveau qui mérite d’être examiné », a déclaré à l’Agence France-Presse l’un de ses membres, qui a souhaité garder l’anonymat.

Le patient ayant fait un AVC faisait partie d’un groupe recevant 10 mg de la molécule BIA 10-2474 du laboratoire portugais Bial, qui était testée lors de cet essai clinique. L’IRM (imagerie par résonance magnétique) réalisée à la mi-janvier montre que l’AVC remonte à « environ deux mois » plus tôt, soit une période coïncidant avec la prise de la molécule de Bial, assure le journal, qui a fait examiner les pièces par le Pr Alain Privat. Le neurobiologiste, membre de l’Académie de médecine, est donc en désaccord avec le compte rendu du Pr Gilles Edan, du CHU de Rennes, qui avait pratiqué l’IRM et qui considère que l’AVC est « non récent », relève Le Figaro.

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La molécule testée était censée agir sur le système nerveux central pour inhiber les douleurs, les troubles anxieux ou de l’humeur. Six volontaires participant à l’essai clinique de phase 1 de cette substance, et qui avaient reçu 50 mg du produit, avaient été hospitalisés en janvier à Rennes, où l’un d’eux est mort. Quatre des cinq survivants présentaient des lésions cérébrales.

Les experts avaient conclu que la molécule testée était bien à l’origine de l’accident, par un effet d’accumulation des doses administrées lors de l’essai, combiné aux antécédents médicaux de certains volontaires. Les autorités ont ordonné ensuite une batterie d’examens pour les cent vingt-deux autres volontaires pour détecter d’éventuelles séquelles. C’est dans ce cadre que l’AVC a été découvert.

Selon l’expert contacté par l’AFP, « il conviendra d’avoir un consensus sur la date approximative de cet AVC dans la mesure où le Pr Edan a conclu à un AVC non récent’, tandis que le Pr Privat l’estime à deux mois’ » avant l’IRM. Si cet AVC remontait bien à novembre, il pourrait donc être lié à la molécule testée. Il faudrait alors explorer la piste d’un « autre type de toxicité », cette fois à faible dose, explique-t-il.

Le Pr Edan avait été auditionné par le groupe d’experts, mais il n’a pas fait mention de cet AVC, a dit une source proche du dossier. Sollicité par l’AFP, celui-ci s’est refusé à tout commentaire, arguant du « secret médical ».

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