Escaudain, peine maximale pour la mamie qui avait poignardé son ami par dépit amoureux

Escaudain, peine maximale pour la mamie qui avait poignardé son ami par dépit amoureux

Chemise et gilet sans manches blancs agrémentés d’une croix, cheveux gris tirés en arrière. «
Elle a une bonne tête de petite mamie ! On l’imaginerait bien préparer le goûter de ses petits-enfants », relève le vice-procureur Christophe Delattre. Mais les mains de cette grand-mère d’Escaudain de 69 ans sont entravées par des menottes, lors de son arrivée, hier, au tribunal correctionnel de Valenciennes. «
On voit rarement une personne âgée arriver menottée, rebondit le magistrat. Mais il est tout à fait normal qu’elle soit en prison. N’oubliez pas qu’elle a conçu un plan pour tuer celui qui l’a repoussée.
»

Un break mal vécu à l’origine de ce machiavélique plan

Pourtant, l’amour qui a uni, durant l’hiver 2014, Alfreda Lecocq à cet Escaudinois de dix ans son aîné semblait tout droit sorti d’un roman. Voire même de l’imagination de l’écrivain Katarina Mazetti, puisque les deux protagonistes de l’affaire se sont rencontrés au cimetière, où ils avaient l’habitude de se recueillir sur les sépultures de leurs défunts conjoints, comme les héros du Mec de la tombe d’à côté. «
On a bavardé, ce n’était pas désagréable
», explique l’homme qui s’est retrouvé avec un couteau planté dans le dos deux mois plus tard. Un peu effrayé par «
l’exubérance
» de cette dame néanmoins «
très attachante
», il avait fini par vouloir mettre un peu de distance entre eux. Un break bien mal vécu par l’Escaudinoise. Une femme bafouée et battue par ses deux précédents maris qui pensait avoir retrouvé l’amour et pouvoir finir ses jours avec lui.

« Froide et déterminée »

Le 9 novembre 2014, elle a donc aiguisé son couteau. Avant d’aller acheter des rasoirs et de revêtir ses plus belles chaussures. Puis elle s’est rendue à l’adresse de son ami. Ce dernier l’a retrouvée dans sa cuisine, après qu’elle ait fait voler en éclat une fenêtre. «
Elle me répétait : Je vais te tuer, tu vas mourir !

», explique le retraité qui a encore des flashs de la scène «
deux à trois fois par semaine
». Et lorsqu’il lui a tourné le dos, «
froide et déterminée
», elle lui a planté un couteau «
avec les deux mains vers le c’ur
», comme l’a souligné Me Audenard. Le retraité, qui a retiré lui-même le couteau de son dos, a fini par trouver refuge chez un voisin. Tandis que les secours l’amenaient jusqu’au CHR de Lille, les policiers ont retrouvé la prévenue chez elle, en train de commencer à se taillader les veines. Elle avait prévu de mettre un terme à ses jours, après son funeste dessein.

Poursuivie, à l’origine, pour tentative d’assassinat, Alfreda Lecocq comparaissait finalement pour violences aggravées. Elle a été condamnée à la sanction maximale prévue par la loi : cinq ans de prison ferme. Un maintien en prison a été ordonné.

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