Encore un soir Céline Dion chante l’absent (VIDEO)

 Encore un soir  Céline Dion chante l'absent (VIDEO)

Ça commence bien (après ça se gâte), par quelques notes de guitare sèche signées Francis Cabrel, dont on reconnait la patte dans la mélodie de ce « Plus qu’ailleurs », qui ouvre l’album.

Le texte est co-écrit avec Serge Lama et raconte avec délicatesse la fusion d’un couple : « Nous serons plus qu’amants, plus qu’ailleurs / Nous serons à la fois perdus et invincibles » On est dans le ton.

Car dans ce premier album sans René, le mari et mentor défunt est ultra-présent. Céline Dion a voulu un album « tourné vers la vie », certes. Mais la vie sans l’autre, la vie d’après’ Il est question d’amour et de résilience. « Tant qu’on éclaire, on espère », lui fait dire Grand Corps Malade dans « L’étoile » où son texte est noyé sous une variété sans finesse de Florent Mothe. Un peu plus loin, le très en vogue Vianney signe « Ma force », un hymne cousu mains mais un peu plat sur les épreuves qui révèlent notre force intérieure.

Autre thème qui revient, c’est celui de la famille, bien sûr. « Je nous veux » (‘ « tous heureux, autour de la table »), chante-t-elle à ses trois enfants, et elle enchaîne avec « Les yeux dans le ciel » adressée à son aîné René-Charles qu’elle aimerait « décoder ». C’est encore Grand Corps Malade qui s’y colle. Céline cherche un pont entre la génération de son fils de 15 ans et la sienne. Est-ce pour ça qu’elle s’est hasardée à travailler avec Zaho et à partir fricoter dans le R’&B’ Trois chansons sont en effet signées de la chanteuse de « C’est chelou », l’erreur de casting de ce disque.

Parmi les titres qu’on retient dans cet album inégal (mais promis au carton), il y a tout d’abord la chanson qui donne son titre au disque. Celle que Céline a demandé à Goldman de lui écrire avant la mort de René, celle qui en dit long et celle qui a ouvert les derniers concerts de la star : « Encore un soir ». Avec son interprétation sobre, elle reste le titre phare de cet opus.

On s’attendrit aussi avec « À la plus haute branche », dont l’auteur a gagné un concours sur Internet dans lequel 4 000 chansons ont été proposées. « J’apprivoiserai ton absence, mais je ne dirai plus ton nom / Dis au bon Dieu que c’est dimanche et qu’il peut venir te chercher », une jolie ballade sur l’absence, toujours.

« Si c’était à refaire », signée par Jacques Vénéruso, contributeur fidèle à qui l’on doit notamment « Sous le vent » et « Parler à mon père », retrace ses choix de vie et de carrière et s’adresse aussi directement à René : « Si c’était à refaire / Le feu des mots d’amour / Au berceau de l’histoire / L’enfant qui chaque jour / T’appelle à ma mémoire / Je ne changerais rien». Et puis Céline surprend avec une reprise de Charlebois, « Ordinaire ».

Sur le papier, la chanson semble peu coller à la diva et pourtant, avec l’aide de son auteur originel, elle se l’ai appropriée en retravaillant pas mal le texte (J’me fous pas mal de la critique / Quand je chante, c’est pour le public / J’suis pas un animal de cirque / Ma vie à moi c’est la musique), et ça fonctionne. Sur la version « deluxe » de l’album, le quinzième morceau boucle la boucle, il s’agit d’une version remasterisée de « Trois heures vingt », une chanson qui se trouve sur un album sorti en 1984 et que René avait choisie pour ses funérailles. Ultime clin d »il de ce disque exutoire, nécessaire, mais sans doute pas à la hauteur ni de son interprète, ni de ses auteurs, ni de ce qu’ils avaient à se dire.

Encore un soir, Sony, 16 euros (version classique), 22 euros (version Deluxe).

À noter : si la presse nationale a reçu ce disque la semaine dernière, afin de pouvoir vous en parler au moment de sa sortie, Sony n’a pas jugé utile d’en faire autant avec la presse régionale.

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