En Syrie la Turquie redemande le retrait des Kurdes sans confirmer de trêve

En Syrie la Turquie redemande le retrait des Kurdes sans confirmer de trêve

La Turquie a redemandé, mardi 30 août, un retrait des combattants kurdes à l’est de l’Euphrate, sans confirmer l’annonce par les Etats-Unis d’un accord entre forces turques et milices kurdes sur une trêve dans le nord de la Syrie.

« Ces dernières heures, nous avons reçu l’assurance que toutes les parties impliquées vont arrêter de se tirer dessus et se concentrer sur la menace de l’organisation Etat islamique [EI] », avait déclaré plus tôt le colonel John Thomas, porte-parole au Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient. « C’est un accord de principe pour au moins les deux prochains jours et nous espérons qu’il va se consolider », a-t-il dit. « Les Turcs et les Forces démocratiques syriennes ont ouvert des canaux de discussion avec nous et entre eux dans le but de limiter les hostilités », a-t-il poursuivi.

Le ministère n’a toutefois pas confirmé que la Turquie et les Forces démocratiques syriennes (coalition arabo-kurde dominée par les milices kurdes) avaient accepté d’arrêter les hostilités. « Notre allié, les Etats-Unis, nous a affirmé avant le début de l’opération pour chasser Daech [acronyme arabe de l’EI] de Minbej [localité du nord de la Syrie], que les éléments du PYD/YPG [alliance arabo-kurde constituée du Parti de l’Union démocratique et des Unités de protection du peuple] ne resteront pas à l’ouest de l’Euphrate et nous attendons que cet engagement soit respecté le plus tôt possible », a-t-il dit.

Lire aussi :
 

Erdogan « déterminé » à poursuivre l’offensive turque en Syrie

Vives critiques des commentaires américains

« Les commentaires d’un responsable américain sur les capacités et les cibles de l’opération Bouclier de l’Euphrate’ sont inacceptables », a ajouté le ministère des affaires étrangères turc au sujet de l’opération lancée par les forces turques dans le nord de la Syrie le 24 août. Lundi, l’émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antidjihadiste, Brett McGurk, avait qualifié les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes d’« inacceptables », appelant toutes les parties à « cesser » les combats.

L’offensive militaire sans précédent lancée par la Turquie dans le nord de la Syrie vise officiellement aussi bien l’EI que les combattants kurdes des YPG, alliées de Washington dans la lutte contre les djihadistes. De leur côté, les Etats-Unis cherchent à éviter un embrasement des combats entre deux de leurs alliés cruciaux dans le combat contre l’EI. Le président américain, Barack Obama, doit rencontrer dimanche son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, pour évoquer la situation en Syrie, en marge d’un sommet du G20 en Chine.

Lire aussi :
 

Washington cherche à apaiser le ressentiment d’Ankara

La Turquie, en conflit avec les Kurdes sur son propre territoire, veut empêcher les Kurdes syriens de former une ceinture continue le long de sa frontière avec la Syrie voisine. Ankara considère les YPG et le PYD comme des organisations « terroristes », bien qu’elles soient épaulées par Washington, allié traditionnel de la Turquie.

Leave A Reply