En direct , silence et visages de deuil devant le commissariat des Mureaux

En direct , silence et visages de deuil devant le commissariat des Mureaux

 Nous n’avons pas encore de confirmation de ce point pour le moment. 

Les syndicats de policiers et des personnels administratifs de la police nationale seront reçus mardi à 18 heures place Beauvau.Les drapeaux des édifices du ministère ont été mis en berne pendant trois jours à compter de mardi midi, « pour marquer la profonde émotion de l’ensemble des personnels » après « l’abject assassinat » d’hier soir, affirme le ministère de l’intérieur.

Une collégienne déposé des fleurs devant le commissariat de Mantes-la-Jolie (Marc Chaumeil pour Le Monde).

Devant le commissariat de Mantes-la-Jolie :

« Le terroriste’ Non, moi je ne le connais pas », dit Oumou, une collégienne. Larossi Abballa vivait à Mantes-la-Jolie, lui aussi. 

Florence Aubenas se trouve devant le commissariat de Mantes-la-Jolie :

« On veut montrer qu’on est avec les policiers », dit Nicolas, 23 ans, boulanger. « C’est toujours les mêmes qui font ça. Il y en a plein ici, des gens radicalisés ». Et Amandine, sa fiancée, qui porte une brassée de marguerites blanches : « On n’en peut plus. »

A l’hôtel de police de Mantes-la-Jolie, l’ambiance est à la fois encore plus tendue et plus solennelle qu’aux Mureaux. C’est ici que travaillait la jeune fonctionnaire, secrétaire administrative, 36 ans. Ici aussi qu’elle avait rencontré son compagnon avant qu’il ne soit muté aux Mureaux en 2014. A midi, tout s’arrête pour une minute de silence. 

Des fleurs devant le commissariat de Mantes-la-Jolie (Marc Chaumeil pour Le Monde).

Sauf erreur le policier assassiné n’est pas un « commissaire ». C’est un commandant de police, c’est à dire le plus haut grade chez les officiers, mais ce n’est pas un commissaire. redciferà 11:58

Bonjour,

tout à fait. L’officier tué était très précisément commandant de police, adjoint au chef de la sûreté urbaine des Mureaux. Sa compagne était, elle, adjointe administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, selon le ministère de l’intérieur.

Notre journaliste Florence Aubenas est arrivée à Mantes-la-Jolie, où le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a prévu de se rendre. Devant le commissariat, des fleurs en bouquet ont été déposées près de la porte. La compagne du commandant, qui a elle aussi été assassinée, était secrétaire administrative dans ce commissariat.

Manuel Valls a dénoncé un « acte effrayant » après le meurtre d’un commandant de police et de sa compagne survenu à Magnanville et revendiqué par l’Etat islamique.

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, annonce dans un communiqué qu’une minute de silence sera observée mercredi à midi pour rendre hommage aux victimes de « l’abject assassinat » commis lundi soir. Les drapeaux des édifices du ministère seront en berne dès mardi midi pour trois jours, jusqu’à vendredi à midi.

Devant le commissariat des Mureaux :

Seul élu de gauche présent, le maire des Mureaux, François Garay (DVG), était déjà là quelques semaines plus tôt, en avril. C’était pour l’inauguration des nouveaux locaux du commissariat, où travaillent 150 policiers environ. 

Le commissaire assassiné lundi soir avait été nommé là en 2014, après treize ans déjà dans le département. « Un type bien, vraiment bien », arrivait juste à répéter le maire. « Ici, c’est petit, on se connaît tous. » Des bribes d’éléments commençaient à filtrer, ici ou là, que le cabinet du ministre endiguait aussitôt. Même le prénom ne doit pas être prononcé. « Il faut rester discret si on veut avancer dans l’enquête’ »

Devant le commissariat des Mureaux, où s’est rendue notre journaliste Florence Aubenas :

Des policiers en tenue attendaient par petits groupes devant le commissariat de l’officier tué par Larossi Abballa. Pas un mot. Visages de deuil. Une femme en uniforme réglait la circulation des voitures, impassible, pendant que des larmes coulaient interminablement le long de ses joues. Quelques journalistes tentaient d’aborder les fonctionnaires. Mais les policiers faisaient des gestes de la main pour signifier qu’ils ne diraient rien. Personne n’avait le courage d’insister.

Une personne fichée « S » n’a pas nécessairement commis de crime ou de délit, mais est fichée car elle est soupçonnée de liens, directs ou indirects, parfois lointains, avec le terrorisme. Il arrive que les enquêteurs cherchent justement à surveiller une personne sans que celle-ci soit au courant, ce qui serait le cas si elle portait un bracelet. 

D’après une source policière, Larossi Abballa faisait en outre l’objet de plusieurs fiches S (pour « sûreté de l’Etat ») établies par la DGSI et la SDAT. « C’est le cas de milliers de personnes en France et ce n’est pas une preuve de culpabilité », précise cette source policière.

Sur la condamnation de Larossi Abballa en 2013 (suite) :

Lors de l’arrestation des autres membres du groupe, la direction centrale du renseignement intérieur et les juges antiterroriste n’avaient pas pu déterminer si ces huit hommes avaient prévu des actions en France. Et si oui, de quelle nature.

Sur la condamnation de Larossi Abball en 2013 (suite) :

Mohamed Abdul Raseed, un Indien de 34 ans considéré comme le chef de ce groupe d’apprentis djihadistes, avait été condamné à huit ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. Lors de son interpellation et des perquisitions, les policiers avaient saisi des disques durs et des ordinateurs contenant des milliers de textes, ouvrages, photos, vidéos prônant le djihad ou détaillant la fabrication d’engins explosifs. Un ouvrage en anglais intitulé « Le Stage en explosifs », écrit par le chimiste d’Al-Qaida, expliquait comment recycler des produits chimiques communs pour créer des explosifs.

Deux autres membres du groupe, Charaf-Din Aberouz, 27 ans, un habitant des Mureaux, et Zohab Ifzal, un Franco-Pakistanais de 24 ans, avaient été arrêtés en janvier 2011 à leur descente d’avion à Lahore, au Pakistan, où ils projetaient de suivre un entraînement au combat armé. Placés en détention pendant quatre mois, ils avaient été expulsés vers la France le 22 mai et mis en examen quatre jours plus tard. 

Manuel Valls dénonce un « acte effrayant » survenu à Magnanville. « La mesure la plus forte qu’il faut prendre aujourd’hui c’est le respect et le rassemblement » autour des forces de police, déclare le premier ministre, qui rappelle que « la France est attaquée pour ses valeurs et sa démocratie ».

Sur la condamnation de Larossi Abballa en 2013 (suite) :

Entre le 5 décembre 2010 et le 26 février 2011, les huit hommes s’étaient retrouvés régulièrement en fin de semaine pour s’entraîner physiquement dans les parcs de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et d’Argenteuil (Val-d’Oise).

Quelques précisions sur la condamnation de Larossi Abballa en 2013 :

L’auteur des deux meurtres commis lundi soir à Magnanville avait été condamné en septembre 2013 par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ».

Mis en examen par les juges d’instruction antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux aux côtés de sept autres personnes originaires de la banlieue parisienne, Larossi Abballa était accusé d’avoir recruté des candidats, de les avoir endoctrinés et de s’être préparés physiquement pour aller mener le djihad dans la zone tribale entre le Pakistan et l’Afghanistan.

La question de la revendication et de savoir si l’EI a commandité ces attaques ou s’est contentée de les « labelliser » en les revendiquant après-coup est effectivement centrale. Nous n’avons pas encore assez d’éléments pour y répondre pour l’instant.  

 

L’organisation Etat islamique, dont s’est revendiqué le meurtrier du couple à Magnanville, a à plusieurs reprises donné comme consigne d’abattre les forces de l’ordre occidentales.

Depuis mars 2012, des policiers et soldats français ont régulièrement été pris pour cible.Ainsi, en décembre 2014, un jeune homme agresse avec un couteau, au cri d’Allah Akbar, des policiers en faction devant le commissariat de Joué-lès-Tours (Centre).Un an plus tard, le 7 janvier 2016, c’est encore à l’arme blanche (un hachoir de boucher) qu’un jeune Tunisien tente d’attaquer des policiers en faction devant un commissariat parisien. Il est abattu avant de pouvoir s’en servir. Ce qui ressemblait à une ceinture explosive nouée autour de sa taille s’est révélée factice.

Avant le meurtre des deux fonctionnaires de police lundi soir à Magnanville, l’AFP rappelle que six autres policiers et militaires ont été tués depuis quatre ans lors d’attaques terroristes en France :

– en 2012. Mohamed Merah abat au nom du djihad trois militaires, Imad Ibn Ziaten, Mohamed Legouad et Abel Chennouf, le 11 mars 2012 à Toulouse puis à Montauban le 15, avant d’attaquer une école juive le 19 mars, tuant trois enfants et un enseignant. Il est tué le 22 mars par des policiers du RAID. 

– en 2015. Trois policiers meurent lors des attentats islamistes commis par les frères Chérif et Saïd Kouachi  et Amédy Coulibaly. Deux d’entre eux, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, tombent le 7 janvier sous les balles des frères Kouachi, qui se revendiquent d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), lors de l’attaque de l’hebdomadaire Charlie Hebdo (12 morts au total). Une troisième, Clarissa Jean-Philippe, est tuée le 8 janvier par Amédy Coulibaly, qui se revendique du groupe Etat islamique (EI) et attaquera le lendemain un supermarché casher (4 morts).

L’état d’urgence ne permet pas de multiplier instantanément les moyens, notamment humains, confiés aux policiers. Il permet en revanche de faciliter légalement perquisitions et surveillance. Il n’a jamais constitué une protection garantie contre les attentats. Dès lors, on ne peut pas conclure de ce drame qu’il « ne sert à rien » car il n’a pas suffi à l’empêcher.  

Les services de police et de renseignement européens collaborent notamment en matière de transmission d’information. C’est ainsi que la fameuse « fiche S » permettant de suivre les personnes soupçonnées d’atteinte à la sûreté de l’Etat sont désormais gérées en commun en Europe. 

 

L’homme avait été condamné en 2013, et a effectué sa peine de trois ans dont six mois avec sursis. Apparu dans le cadre d’une autre enquête, il n’avait alors pas été jugé menaçant par les enquêteurs. Ceux-ci n’ont pas les moyens d’exercer une surveillance constante de tous les individus soupçonnés d’avoir eu des liens avec le terrorisme djihadiste. 

Selon les derniers chiffres donnés par le ministère, on compte depuis le 14 novembre 3 579 perquisitions, 420 interpellations et 404 assignations à résidence. Toujours selon ces chiffres, 67 peines ont été prononcées, dont 31 pour des cas liés au terrorisme, la plupart concernant son apologie. Il y a donc bien eu plus de 100 arrestations, même si elles n’ont pas toutes débouché sur des condamnations. 

Selon les éléments que nous avons, devant l’échec des tentatives de négociations et sachant que l’homme détenait un enfant en otage, les policiers ont donné l’assaut. L’homme a été abattu durant cette offensive.

Depuis un arrêté de janvier, les policiers sont autorisés à conserver leur arme en dehors de leurs horaires de service durant l’état d’urgence. 

C’est l’une des questions qui se posent, à Magnanville comme à Orlando : le terroriste était-il en contact avec des cadres de l’organisation Etat islamique, ou ce dernier a-t-il revendiqué par « opportunité » cet attentat Pour le moment, nous ne pouvons le savoir avec certitude, mais l’enquête permettra peut-être d’éclairer ce point.

Au commissariat des Mureaux, Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, et Gérard Larcher, président du Sénat (Marc Chaumeil pour Le Monde).

Il semble encore une fois peu pertinent de placer sur le même plan une interdiction de manifester s’appliquant à des militants et l’acte criminel d’un homme affilié à une organisation terroriste. 

Bernard Cazeneuve : un « acte terroriste abject »

Avant de se rendre aux Mureaxu, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a qualifié d' »acte terroriste abject » l’assassinat d’un couple de policiers commis à Magnanville.

Sans entrer dans les détails de l’enquête, Bernard Cazeneuve a évoqué l’importance de la « menace » actuelle, dans laquelle il a inclus la fusillade qui a fait 50 morts à Orlando, en Floride.

La mobilisation des forces de l’ordre en France a selon lui conduit à l’arrestation de « plus de cent individus » depuis le début de l’année 2016.

Encore une fois, il ne faut pas tout confondre, et ici, juger sur le même plan des actions militantes et politiques et du terrorisme. Les interdictions de manifestation, qu’on les juge justifiées ou non, visent à éviter des troubles sociaux. On parle ici d’un double meurtre.

L’Etat d’urgence est conçu pour donner plus de moyens d’action aux forces de l’ordre. Il ne peut pas en soi empêcher tout crime ou tout attentat. Conclure que cette attaque suffit à le rendre inutile semble donc quelque peu exagéré. 

Nous ne pouvons pas l’affirmer, mais il est fort probable qu’il obtienne ce statut,qui concerne les enfants des magistrats, militaires, membres de de la gendarmerie, fonctionnaires des services actifs de la police nationale et fonctionnaires de l’administration pénitentiaire et des douanes’ dont les parents ont été victimes du devoir.

Aux Mureaux, Bernard Cazeneuve a encore déclaré que l’enquête « se poursuit et doit conduire à de nouvelles interpellations » :

« L’enquête avance aussi rapidement que possible (‘) et ce qui nous importe (‘) c’est que nous puissions faire avancer l’enquête de manière à mettre hors d’état de nuire d’éventuels complices », a-t-il dit.

Selon les éléments que nous avons, devant l’échec des tentatives de négociations et sachant que l’homme détenait un enfant en otage, les policiers ont donné l’assaut. L’homme a été abattu durant cette offensive.

Nous ne le savons pas pour le moment. L’enquête permettra peut-être de mieux comprendre les intentions et la stratégie du terroriste.  

Depuis un arrêté de janvier les policiers sont autorisés à conserver leur arme en dehors de leurs horaires de service durant l’état d’urgence. 

 La plupart des auteurs d’attaques djihadistes contre la France étaient précédemment connus des services de police. Mais celle-ci n’a pas les moyens de surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre toute personne qui a été suspectée ou condamnée dans le passé pour des actes en lien avec le terrorisme. En outre, enfermer « préventivement » des soupçonnés pose des questions de droit, voire de renseignement. Pour remonter une filière, le renseignement peut avoir besoin de surveiller des individus à leur insu. 

Aux Mureaux, Bernard Cazeneuve estime que : « Ce qui s’est passé est la démonstration de la très grande exposition » des forces de l’ordre.

Qu’en est-il de l’enfant’ peaceà 9:39

Bonjour,

Après leur intervention, les hommes du RAID ont découvert l’enfant du couple tué par Larossi Abballa. Il est âgé de 3 ans. Selon le procureur de la République à Versailles ce dernier est « choqué, mais indemne ».

S’exprimant sur le meurtre d’un officier de police et de sa compagne, lundi soir, le président de la République François Hollande parle d’un « acte incontestablement terroriste ». Ils ont été « lâchement assassinés », souligne-t-il.

Devant le commissariat des Mureaux, où se trouve notre journaliste Florence Aubenas, des policiers en tenue attendent sur la dalle devant le commissariat. Pas un mot. Visages de deuil. « La victime était un type bien », dit le maire. « Ici, on se connaît tous. »

David Revault d’Allonnes, notre journaliste qui couvre l’Elysée, raconte la manière dont François Hollande a appris et suit la situation :

C’est « en temps réel », aux alentours de 22 heures, que François Hollande a appris, par Bernard Cazeneuve, l’assassinat du commandant de police et de sa compagne à Magnanville. Informé « minute par minute », selon l’Elysée, par le ministère de l’intérieur, du déroulement des opérations, le président, alors que l’action n’était pas encore revendiquée, publie à 1 h 42 un communiqué, dans lequel « il condamne avec force cet acte odieux ». Puis convoque pour 7 h 30 une réunion ministérielle : Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et Jean-Jacques Urvoas, pendant quarante-cinq minutes, échangent avec le président « les infos disponibles sur l’individu et le déroulement de l’assaut », explique-t-on à l’Elysée, même si « on n’a pas encore une vision parfaitement claire de ce qui s’est passé ».

A la sortie, Bernard Cazeneuve martèle que « la mobilisation du gouvernement est totale depuis des mois pour faire face à une menace dont nous n’avons cessé de dire qu’elle est élevée » et que « plus de cent » arrestations en lien avec le terrorisme ont eu lieu depuis le début de l’année, avant de partir pour les Yvelines à la rencontre des fonctionnaires « traumatisés ».

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, devant le commissariat des Mureaux, où travaillait le commandant de police tué hier.

Les personnalités politiques ont commencé à réagir par communiqué ou sur Twitter. Si la plupart appellent à l’union nationale face à ce drame, certains, comme Nicolas Dupont-Aignan, rappellent que l’auteur des meurtres était connu des services de renseignement et de la justice antiterroriste. Il évoque l' »importante part de responsabilité » du gouvernement et du président de la République.

Florence Aubenas, grande reportrice au Monde est sur place au commissariat des Mureaux. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, vient d’arriver. Tous les élus de la zone sont arrivés un à un, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, le maire des Mureaux, François Garay, les députés Jean-Marie Tétart ou David Douillet. Après les poignées de mains, tous pénètrent dans le commissariat. 

« C’est un acte incontestablement terroriste », assure le chef de l’Etat.

FH : « Nous devons agir ensemble. La lutte contre le terrorisme n’est pas une lutte qui ne concerne qu’un seul pays (‘) elle doit appeler une action internationale résolue, un suivi des individus. »

François Hollande s’exprime sur le drame : « J’ai une pensée pour ce couple qui ne faisait que son devoir. »

Peut on considérer ceci comme un réel attentat ou plus pour un homicide volontaire, ce qu’il y a de plus basique Gofardà 9:11

Bonjour,

Selon notre journaliste Elise Vincent, le ministre de l’intérieur ne doute pas que le meurtrier ait prêté allégeance au groupe Etat islamique. Par ailleurs, les forces de police intervenues sur les lieux du meurtre ont estimé, sur la base du comportement très déterminé du meurtrier et la nature de ses déclarations, qu’il y avait une forte probabilité pour qu’il ne s’agisse pas d’un simple homicide.

Toujours selon Elise Vincent, l’enquête devra déterminer la façon dont Larossi Abballa a pensé son attaque meurtrière, mais alors que l’ensemble des services de police et de renseignement sont mobilisés par l’Euro, Larossi Abballa constituait le profil de « terroriste » potentiel le plus difficile à anticiper et le plus redouté. 

Malgré l’arsenal déployé pour sécuriser la compétition, toute la hiérarchie policière savait que l’une des failles inévitables du dispositif était ce qu’on appelle en langage policier les « cibles molles », soit les plus délicates à prédéterminer, et donc les moins bien protégées.

Selon Elise Vincent, journaliste au service enquête du Monde, au ministère de l’intérieur, on ne doute pas de la fiabilité de la revendication de l’Etat islamique sur ce double meurtre. Ce mode opératoire très « low cost » était redouté depuis longtemps. Il correspond aux deux principaux scénarios craints depuis toujours : soit celui d’un homme ou d’une équipe très organisée ciblant un grand nombre de personnes comme l’a fait le commando du 13 novembre soit celui d’un individu moins équipé, mais qui, du fait de l’absence totale de crainte pour sa vie, réussit avec un minimum de moyens à faire un maximum d’écho et de dégâts. 

Sur l’auteur des meurtres, Larossi Abballa, selon nos informations :

célibataire, il est né à Mantes-la-jolie et est de nationalité française ;

il était connu pour de nombreux faits de droit commun (vol, recel, violences’) ;

il était par ailleurs apparu récemment dans le cadre d’une enquête ouverte, avec commission rogatoire internationale, sur un homme parti en Syrie. Après plusieurs mois d’enquête, Larossi Abballa était apparu dans le relationnel de cet homme, pris en compte par la police judiciaire. A l’époque, il n’avait pas été jugé menaçant par les enquêteurs ;

Nous en savons un peu plus sur le déroulé des faits :Selon une source policière au Monde, c’est vers 20 h 40 que le meurtre a été perpétré et que la police est intervenue, alertée par des voisins du couple. Le père de famille a en effet réussi à s’échapper de l’appartement, et c’est en le voyant lardé de coups de couteau que les voisins préviennent les forces de l’ordre. Le commissaire de police mourra sur la voie publique. Les services d’enquête pensent d’ailleurs dans un premier temps qu’il a été attaqué sur la voie publique.Selon la même source, la police est intervenue quasi immédiatement, et le RAID est arrivé en quinze minutes. Le comportement très déterminé de Larossi Abballa et la nature de ses déclarations qui sont encore à recouper laissent toutefois penser aux services présents sur place qu’il y a une forte probabilité pour qu’il ne s’agisse pas d’un simple homicide.Quand la police arrive sur les lieux, elle ignore que la femme du commissaire a été tuée.

François Hollande a réuni mardi matin à l’Elysée le premier ministre, Manuel Valls, et les ministres de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la justice, Jean-Jacques Urvoas, pour faire le point sur l’assassinat près de Paris des deux policiers. La réunion a débuté un peu avant 7 h 50.

Voici ce qu’on sait pour l’instant sur l’auteur des meurtres :il se nomme Larossi Abballa, selon une source judiciaire, confirmant une information de RMC info ;il est âgé de 25 ans ;il avait déjà été condamné à trois ans de prison dont six mois avec sursis en 2013 pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes » dans le cadre du procès d’une filière d’acheminement de djihadistes vers les zones tribales pakistano-afghanes ;il s’est revendiqué de l’organisation djihadiste Etat islamique dans la soirée ;l’EI a, de son côté, revendiqué les deux meurtres par l’entremise de son agence de presse, A’maq.

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, se rendra, lui, dans les commissariats des Mureaux et de Mantes-la-Jolie dans la matinée.

Le président de la République, François Hollande, a affirmé dans la nuit que « toute la lumière sera faite » sur « la nature exacte » de « ce drame abominable ». Une réunion a été convoquée mardi matin à 7 h 45 à l’Elysée. 

Nous vous tiendrons informés des derniers développements dans ce direct.

Bonjour à tous. Voici ce que nous savons sur le meurtre d’un policier et de sa compagne hier soir à Magnanville, dans les Yvelines :un commandant de police a été tué lundi soir devant son domicile d’un quartier pavillonnaire de Magnanville ;le meurtrier s’est ensuite retranché dans la maison. Il a été abattu lors d’un assaut du RAID (recherche, assistance, intervention, dissuasion) ;après l’assaut, le corps de la compagne de la victime, également fonctionnaire du ministère de l’intérieur, a été découvert à l’intérieur de la maison, ainsi que leur enfant de 3 ans, lui, sain et sauf ;le meurtrier se nomme Larossi Abballa, 25 ans. Il avait déjà été condamné pour terrorisme. Il s’est, dans la soirée, revendiqué de l’Etat islamique. L’organisation a, de son côté, revendiqué les deux assassinats ;le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête.

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