En direct , entre parents et enseignants quelles relations ‘

En direct , entre parents et enseignants quelles relations '

En parlant de Najat Vallaud-Belkacem, certains médias étrangers se sont récemment pris de passion pour le destin singulier de la ministre… En se fondant sur une image de petite bergère marocaine n’ayant rien à voir avec elle. 

 La rentrée et tous ceux qui y vont à reculons…’ 

Bruno Devauchelle : La question du niveau des élèves dans les fondamentaux relève de facteurs multiples et pas uniquement des tablettes. Certes, les écrans sont des distracteurs d’attention, mais ils sont aussi des apporteurs d’informations, voire de connaissances. Il est toujours difficile de parler de causalité dans des situations éducatives. En effet, on observe que pour les écrans, c’est la manière de les utiliser qui prime. Or, d’une famille à l’autre, les choses sont extrêmement différentes, montrent les enquêtes du Credoc. Les jeunes des milieux défavorisés sont plus attirés par les médias de flux (télévision, vidéos en ligne…), que par les médias interactifs et textuels (journaux, blogs). L’usage des réseaux sociaux n’est lui pas révélateur de différences significatives, là encore le contexte joue.  

Bruno Devauchelle : De fait, les élèves ont besoin de l’école non seulement pour conforter la maîtrise personnelle qu’ils ont de ces outils, mais aussi pour élargir et stabiliser leur compréhension du monde numérique. Pour cela, la formation initiale des enseignants reste à ce jour insuffisante. Cependant, la génération des enseignants qui arrivent dans la profession a un nouveau regard sur ces objets numériques. Ils en ont moins peur, en connaissent les limites, et seront probablement plus à même d’accompagner les élèves. 

Bruno Devauchelle : le ministère a bien prévu trois journées cette année pour les enseignants, comme l’an dernier. Mais  la mise en oeuvre dans les académies s’est faite de façon inégale. Les enseignants sont de plus en plus familiers des objets numériques dans leur vie quotidienne. La transposition de leurs compétences dans leur vie professionnelle pose souvent problème : matériel différent, situations complexes, élèves parfois turbulents…  

La question de la formation dans ce domaine ne peut se résumer à trois journées de regroupement. Les enseignants ont besoin d’accompagnement de terrain. 

Nous débutons le chat avec Bruno Devauchelle, professeur associé à l’université de Poitiers, auteur de Comment le numérique transforme les lieux de savoirs (FYP, 2012). 

Bruno Devauchelle

Nous débuterons vers 10H30 le chat avec Bruno Devauchelle, sur le thème De l’école au lycée, le numérique pour quoi faire

Vous pouvez commencer à lui poser vos questions. 

Marie-Rose Moro : C’est vrai qu’une bonne estime de soi, cela aide à être heureux et à bien apprendre. Notre école, mais aussi notre société,  ne renforce pas cette idée de compétences et de savoirs qu’on peut trouver à l’intérieur de chaque enfant. Faire confiance aux enfants et être optimiste sur leurs possibilités et leur avenir leur facilitera beaucoup la tâche. Mais il faut commencer par nous-même changer de point de vue, et à gagner en bienveillance.  

Marie-Rose Moro : Oui, toutes les études montrent que nos enfants sont plus stressés à l’école aujourd’hui qu’hier. La pression scolaire est très forte et les attentes des parents et de la société aussi. A tel point d’ailleurs qu’en pédopsychiatrie, nous voyons une véritable épidémie de phobie scolaire. C’est-à-dire des enfants qui ont une telle souffrance à l’école qu’ils ne peuvent plus y aller. Ces phobies scolaires peuvent débuter dès le début du collège, jusqu’au lycée. Il faut prendre au sérieux cette souffrance des jeunes ou des ados à l’école et leur permettre de retrouver du plaisir à apprendre. 

Marie-Rose Moro : L’angoisse des adultes est ce qui inquiète le plus les enfants de cet âge-là. Il est donc nécessaire de commencer par trouver soi-même des manières de se rassurer. Ensuite, on peut parler aux enfants. Si on leur parle simplement, cela leur fera du bien et apaisera leurs inquiétudes. Au contraire, cela augmentera leur confiance dans la capacité des adultes à les protéger. C’est cela l’essentiel à cet âge : on ne peut pas attendre d’enfants aussi jeunes qu’ils apprennent à se protéger tous seuls. 

Marie-Rose Moro :  Oui, bien sûr, il faut dire aux enfants pourquoi les soldats sont devant l’école. Il faut le dire une fois simplement, et sans dramatiser ni exagérer. Leur présence est la preuve que les adultes savent protéger les enfants. Le plus difficile est de ne pas projeter nos propres angoisses.

Nous débutons le chat avec Marie-Rose Moro, vous pouvez continuer à lui poser vos questions sur le thème du bien-être des élèves, leurs rythmes, le stress…

Accompagné de la ministre de l’éducation nationale, le président François Hollande s’est rendu dans une classe ce matin de rentrée.

Nous accueillerons dans une dizaine de minutes l’invitée de notre premier chat, sur le thème Rythmes, stress’ Comment favoriser le bien-être de l’élève

Vous pouvez d’ores et déjà poser vos questions à Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et psychanalyste, qui dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin et publie Osons être parents, le 14 septembre aux éditions Bayard Culture.

Marie-Rose Moro

La réforme du collège comme celle des nouveaux programmes avaient suscité des critiques. Elles ont été légèrement modifiés depuis, mais plusieurs syndicats, dont le Snes-FSU et Snalc, appellent les enseignants à se mobiliser une semaine après la rentrée, jeudi 8 septembre. 

Cette rentrée est particulièrement importante pour le gouvernement : c’est la dernière du quinquennat, et elle marque l’entrée en vigueur de deux grandes réformes, celle du collège et celle des programmes, pour les élèves du CP à la troisième. 

La ministre de l’éducation a posté, sur le réseau social Twitter ses souhaits de bonne rentrée.

Élèves, enseignants, personnels @ et parents, je vous souhaite à toutes et tous une excellente !

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