Emmaüs , Ce qui se passe dans le camp de migrants de Steenvoorde bouleverse les compagnons

Emmaüs ,  Ce qui se passe dans le camp de migrants de Steenvoorde bouleverse les compagnons

Depuis cinq ans, sans faire de bruit, chaque semaine, le mercredi ou le vendredi, la communauté Emmaüs de Nieppe charge un camion de nourriture, ruelle des Rameaux. Direction Steenvoorde, à une petite trentaine de kilomètres de là. «
On amène des produits qui nous sont donnés par les magasins Leclerc,
et à chaque fois, un compagnon différent nous accompagne
», explique Alain Ide.

L’adjoint au responsable de la communauté Emmaüs de Nieppe est pourtant rodé. Mais ce qu’il décrit le choque profondément
: «
C’est horrible. Leurs

conditions de vie sont inhumaines, des animaux seraient mieux traités.
» Quelques baraquements, des tentes de fortune, des réchauds à même le sol : ici, des dizaines d’hommes, pour la plupart Soudanais, Érythréens et Éthiopiens, survivent et tentent régulièrement leur chance vers l’Angleterre. Les dix-neuf compagnons qui vivent à Nieppe sont sollicités pour participer à cette distribution.

« Une réalité encore plus dure que la leur »

«
Cette confrontation avec une réalité encore plus dure que la leur est quelque part bénéfique. Ils n’ont pas eu des parcours de vie faciles, mais là’ ils voient pire
», explique Patrick Despierres, le responsable de la communauté Emmaüs de Nieppe.

Les compagnons ont bénéficié récemment de travaux qui leur permettent d’accéder à des chambres individuelles. Au moins ils ont maintenant un toit plus confortable, et toujours de quoi manger et porter du linge propre, ce qui n’est pas le cas dans le camp de Steenvoorde. «
Un jour, un compagnon qui était venu a dit qu’il ne pouvait pas retourner là-bas, c’était trop dur. Et même nous, ça nous retourne toujours
», reconnaît Alain Ide.

Une cinquantaine de personnes

Cette réalité, l’association Terre d’errance la connaît bien, elle qui uvre depuis des années auprès des migrants de Steenvoorde. «
Le camp a été démantelé le 11 juillet dernier et quelques jours plus tard ils sont revenus
», témoigne Damien Defrance, porte-parole de l’association. Il estime à une cinquantaine le nombre de personnes, beaucoup de jeunes hommes seuls, qui vivent là et se retrouvent à l’accueil de jour, de 8 h à 20 h ; il y en a eu jusqu’à 150, d’après lui. Cette aide d’Emmaüs Nieppe, il l’apprécie, «
on ne vit que de dons, alors oui, leur aide est vraiment bienvenue
».

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