Douai-Cambrai , à la sortie de la discothèque la commande de pizza vire à la descente aux enfers

Douai-Cambrai , à la sortie de la discothèque la commande de pizza vire à la descente aux enfers

Le tribunal correctionnel de Douai a condamné Youness Boussaid et Fatah Bouzid à de l’emprisonnement ferme. Les prévenus, tous deux âgés de 27 ans et domiciliés dans le ressort de l’instance judiciaire de Douai, ont été reconnus coupables de violences en réunion commises près d’une discothèque, à Cambrai.

Cambrai, dimanche 18 octobre 2015. Une jeune fille et un jeune homme sortent de la discothèque Le Mix Bar où ils viennent de passer la soirée. Alors qu’ils commandent une pizza auprès d’un commerçant installé à proximité, ils sont abordés par des individus qui leur proposent de la cocaïne, avant de leur reprocher d’avoir choisi une pizza au jambon, car, en consommant ce type de nourriture, ils risquent «
d’aller en enfer
».

Humiliations

Les agresseurs veulent humilier la fille, caressent ses cheveux blonds, introduisent de force son propre doigt dans son nez, la font chuter. Elle perd connaissance. Son compagnon tente de la protéger, mais les coups pleuvent. Le personnel de sécurité de la discothèque intervient. Les trublions prennent la fuite à bord d’une berline allemande de grosse cylindrée louée en Belgique, dont l’immatriculation conduira, au terme d’une longue enquête, à l’identification des auteurs. Ils seront reconnus par un témoin et le pizzaiolo, puis formellement par les victimes lors de la confrontation. Des photos attestent en outre de la présence de Youness Boussaid et de Fatah Bouzid dans la boîte avant des faits qu’ils nient en bloc. Plus inquiétant, ils ne viennent pas s’expliquer à l’audience du tribunal.

Une victime choquée

«
Depuis, je suis sous antidépresseurs, j’hésite à sortir de chez moi. Si je fais des courses, il m’arrive de ne plus savoir quoi faire face à mon caddie
», indique à la barre la jeune fille d’une voix tremblante. Elle éclate en sanglots. La présidente Talon fait enregistrer sur le registre de l’audience l’état fébrile de la plaignante. Son avocat, Me Éric Villain, regrette que les mis en cause ne soient pas venus contester les violences devant le tribunal.

Des peines sévères

Pour le ministère public, les versions des prévenus sont incohérentes. À l’encontre de Youness Boussaid, dont le casier judiciaire affiche six condamnations, elle requiert huit mois ferme, et, s’agissant de Fatah Bouzid, une seule mention au casier, dix mois avec sursis. Au final, le tribunal, se montre plus sévère. Il condamne Youness Boussaid à un an ferme et Fatah Bouzid à six mois ferme. De plus, ils devront verser chacun 1 500 au titre du préjudice moral. P. V. (CLP)

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