Dix-neuf policiers mutés à Arras pour la rentrée le commissariat se remplume (enfin)

Dix-neuf policiers mutés à Arras pour la rentrée le commissariat se remplume (enfin)

Ils n’ont peut-être pas de cartable mais disposent désormais d’un casier individuel, de menottes et de bâtons de défense, ce qui a d’ailleurs nécessité des aménagements et une commande de matériel. Les cadres du commissariat ne vont pas s’en plaindre après des années de disette. Ce jeudi, dix-neuf policiers ont été officiellement mutés au commissariat d’Arras. Des personnels essentiellement destinés à occuper un terrain jusqu’alors difficile à mailler, en raison d’une inquiétante pénurie de personnels.

On se souvient que la députée Jacqueline Maquet était montée au créneau à l’assemblée nationale pour dénoncer la situation de la circonscription de police. Même indignation de la part du président de la communauté urbaine d’Arras, Philippe Rapeneau, et bien sûr du maire Frédéric Leturque. Le trio n’a eu de cesse de déplorer les conditions de travail des forces de l’ordre arrageoises, en ce que la charge de travail avait explosé tandis que l’état du commissariat continuait de se dégrader. Trois bureaux de police (Achicourt, Saint-Nicolas et place Verlaine à Arras) avaient même dû fermer pour réinjecter les personnels sur le terrain.

– 32 % en quatre ans

«
Les effectifs sont tombés de 201 fonctionnaires en 2012 à 136 en 2016, soit une baisse de 32 % en quatre ans (‘), constataient tous les maires amers de la circonscription de police d’Arras, dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur le 15 février
. Cette situation crée un grave préjudice à la sécurité de notre territoire
».

La grogne des syndicats et des élus, légitime eu égard aux très nombreuses manifestations à encadrer et services d’ordre à assurer, a finalement été entendue. Dix-neuf policiers ont été mutés ce jeudi à Arras. Il convient d’y ajouter quatre adjoints de sécurité (ADS) arrivés les 29 et 31 août, cinq sorties d’école de police et quatre détachements d’autres commissariats du Pas-de-Calais. Soit trente-deux arrivées en 2016.

Des arrivées, mais aussi des départs

Toutefois, cet afflux ne doit pas faire oublier la litanie de départs. Onze ADS ont quitté Arras pour intégrer l’école de police, six policiers sont partis en retraite, et quatre autres ont été mutés. Soit vingt et un départs. La balance est donc excédentaire, mais de « seulement » onze postes.

Une bonne nouvelle donc, à tempérer quelque peu, qui va permettre aux policiers d’Arras de souffler un peu. Les vacations de patrouilles police secours vont passer de sept titulaires pour trois ADS à douze titulaires et deux ADS. Soit jusqu’à cinq véhicules en patrouille au lieu d’un ou deux il y a peu. La nuit, il y aura deux-trois patrouilles, au lieu d’une seule, en plus de la brigade anticriminalité (BAC).

Travail sous pression = fatigue et tension

«
On va ainsi passer d’une situation de réaction à de l’action préventive, analyse Anne-Sophie Szawrowski, patronne du commissariat d’Arras. Avant, nos patrouilles ne pouvaient aller que d’intervention en intervention.
»

«
C’est un vrai soulagement pour nous, mais surtout pour nos effectifs qui enchaînaient, ne pouvaient pas poser de congés, surtout avec l’état d’urgence, décrypte le commandant Olivier Gugelot. Cela provoquait de la fatigue, de la tension parfois. Nos policiers étaient toujours sous pression, c’était un cercle vicieux. Et malgré cette crise d’effectifs, ils n’ont eu de cesse de chercher les délinquants, d’avoir du répondant, ils ont supporté des conditions de travail très difficiles et n’ont jamais rechigné.
»

Pour autant, pas question de changer son fusil d’épaule concernant les objectifs. La lutte contre les atteintes aux personnes (violences’) et les cambriolages demeurent prioritaires. Cela s’accompagnera désormais d’une présence accrue sur le terrain.

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