Dentelle de Calais , le repreneur de Codentel connu ce lundi un candidat évincé

Dentelle de Calais , le repreneur de Codentel connu ce lundi un candidat évincé

Les candidats au rachat, le dentellier caudrésien Sophie Hallette (36 emplois sauvés), le groupe chinois Yongsheng (20 emplois sauvegardés), ont pu présenter chacun leur offre au juge-commissaire… Ce qui n’a pas été le cas de Franck Duhamel, l’actuel gérant et son projet SNT (37 emplois maintenus), qui n’a pas eu l’occasion de défendre son offre au motif qu’il comptait reprendre la direction de SNT alors que Codentel est en redressement judiciaire (depuis décembre). La décision a été mise en délibéré. Elle est attendue ce lundi.

Qui étaient les candidats repreneurs

Sophie Hallette (Holesco)

Candidat à la reprise de l’activité de Codentel, le groupe Holesco, maire mère du dentellier Sophie Hallette, a amélioré son offre cette semaine : 36 salariés repris, un investissement financier qui passe de 930 000 (offre initiale) à 1 030 000 . Il s’engage aussi à maintenir le savoir-faire et les machines leavers à Calais et annonce des investissements dans les outils à hauteur de 500 000 sur trois ans. Hasard ou non, à l’heure de dévoiler sa nouvelle offre pour Codentel, le dentellier caudrésien a annoncé mardi avoir reçu le «
soutien de Chanel
». Il s’agirait d’un partenariat dans lequel la célèbre maison de haute couture française, qui se fournit auprès des dentelliers de Calais-Caudry, sera actionnaire minoritaire. Ce nouvel « événement » aura-t-il un impact sur la décision du tribunal de commerce

L’offre du PDG de Holesco, Romain Lescroart (notre photo), soutenue par la CGT, a aussi la préférence de la majorité des salariés de l’usine de la rue Murillo.

Société Nouvelle Textile (SNT) de Franck Duhamel

L’actuel gérant de Codentel avait décidé de présenter une offre de reprise de l’entreprise dont il est actionnaire majoritaire. Le Calaisien Franck Duhamel (notre photo) n’était pas seul dans cette nouvelle entreprise, baptisée Société Nouvelle Textile (SNT). Un «
groupe régional
», fort d’un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, était partenaire industriel du projet : Cousin Biotech, basé à Wervicq-Sud dans la région lilloise, qui figure parmi les grands spécialistes mondiaux des textiles chirurgicaux implantables. «
Une levée de fonds totale d’1,3 million d’euros
» était prévue pour réaliser cette opération et moderniser l’outil de production.

Codentel Calais, c’était le nom de la future entité, devait fabriquer des produits textiles pour Cousin Biotech qui se serait chargé de les commercialiser. Franck Duhamel avait donc le projet de créer une filière de textile médical. Trois actionnaires devaient faire partie de cette nouvelle entité, «
qui reste leavers à 100 %
» : Franck Duhamel lui-même (50 %), les sociétés boulonnaises Madiba (25 %), holding de KFB Solidaire, spécialisée dans le recyclage textile, et G et F Invest (25 %), holding du groupe Les Entrées de la Mer, spécialisée dans l’agroalimentaire. Le dentellier calaisien Noyon devait fournir à Codentel Calais, via un contrat de location, quatre métiers leavers.

Sur le volet de l’emploi, Franck Duhamel comptait sauver 37 emplois, dont un contrat d’apprentissage, et devait en créer cinq à terme.

Une offre qui était certes «
ambitieuse
», novatrice mais plus risquée pour l’emploi, selon les représentants des salariés,

Yongsheng (Chine)

Désormais propriétaire d’un autre dentellier calaisien en difficulté, Desseilles Laces, le groupe chinois, basé non loin de Shanghai, dirigé par Cloris et Jason Li (notre photo), est aussi candidat au rachat de Codentel. Mais son ambition pour ce dernier semble nettement moindre. Loin derrière Sophie Hallette et SNT en termes d’emplois, l’industriel chinois Yongsheng, qui vient de racheter Desseilles (soixante emplois sauvés sur 74), propose de sauver seulement vingt personnes de Codentel (et cinq salariés en reclassement de Delmotte, une société de finition et d’écaillage, sous-traitante de Desseilles). Il investirait dans Codentel à hauteur de 100 000 . Contrairement à Sophie Hallette, Yongsheng n’a pas amélioré son offre, ce qui pourrait jouer en sa défaveur à l’audience de ce jeudi, au tribunal de commerce. Seule Cloris Li était présente au tribunal de commerce, ce jeudi.

Les représentants du personnel (CGT et CFTC) sont à l’unanimité défavorables au projet de Yongsheng, car le «
périmètre social est insuffisant
» et les conditions de reprise du personnel sont «
imprécises
».

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