Déception des juges antiterroristes français , Salah Abdeslam refuse de s’exprimer

Il est forcément arrivé au palais de justice dans des conditions d’escorte exceptionnelles. Un convoi de 4×4 blindés, des hommes lourdement armés, un hélicoptère dans le ciel parisien’ Salah Abdeslam n’est pas un détenu comme les autres.À Fleury-Merogis, il fait d’ailleurs l’objet de conditions de détention très particulières. Surveillé par vidéo vingt-quatre heures sur vingt-quatre, isolé de tous les autres détenus, il ne parle à personne, « sauf à moi », dit son avocat, le Lillois Franck Berton.Ce jeudi soir, pourtant, celui-ci s’apprêtait à vivre une longue journée d’audition devant les juges. Abdeslam avait promis de s’exprimer. Il l’avait d’ailleurs déjà fait devant les enquêteurs belges. D’après lui, son rôle était de se faire sauter comme les trois hommes qu’il a déposés au Stade de France, mais il a renoncé au dernier moment. « Ensuite, j’ai roulé dans Paris au hasard », dit-il.Abdeslam s’est dit tellement perturbé…Mais il avait aussi prétendu ne pas connaître, ou très peu, Abdelhamid Abaaoud, alors qu’un tas de témoins, à Molenbeek, assurent que les deux garçons se connaissaient depuis longtemps, qu’ils traînaient souvent ensemble ; ils avaient d’ailleurs été arrêtés pour un vol commis en commun.Que crédit donner à ses déclarations, dans ces conditions C’est sans aucun doute ce que voulaient déterminer les juges de la galerie antiterroriste. Mais à leur grande surprise, Abdeslam s’est dit tellement perturbé par le traitement qui lui est réservé qu’il ne souhaite pas s’exprimer. Il veut d’abord que ses conditions de détention s’améliorent. Les victimes des attentats du 13 novembre et leurs familles n’apprécieront que modérément.