Crise migratoire en Europe , il y a un an la photo d’Aylan et les bras ouverts de Merkel et maintenant

Crise migratoire en Europe , il y a un an la photo d'Aylan et les bras ouverts de Merkel et maintenant

Combien

Un million de migrants sont arrivés en Europe en 2015, chiffre record depuis la Seconde guerre mondiale, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). En 2016, près de 285.000 migrants sont arrivés sur le sol européen.

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Quelles routes

En 2015, la très grande majorité des migrants plus de 821.000 est passée par la Grèce, avant de prendre la route des Balkans. Parmi eux, 816.000 sont arrivés par la mer, selon les deux organisations humanitaires qui précisent qu’environ 3.700 migrants ont péri en mer en un an.

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La majeure partie du flux passe désormais par l’Italie. Sur les 272.000 migrants ayant traversé la Méditerranée depuis janvier 2016, plus de 112.000 ont rejoint l’Italie, et 3.165 ont péri en mer, selon un bilan de l’OIM publié fin août.

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Où en est l’Allemagne, un an après avoir ouvert ses portes

En plein afflux de réfugiés, et alors que la photo du petit Syrien Aylan, gisant noyé sur une plage réveille les consciences, Berlin avait ouvert les portes et assoupli ses règles d’accueil, avant de faire volte-face. L’Allemagne accueillera tout de même 1,1 million de demandeurs d’asile en 2015, un record absolu.

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Mais la décision allemande, le 13 septembre, de réintroduire les contrôles à ses frontières, fera des émules dans les pays des Balkans, ce qui sera pour partie responsable de l’évolution des routes empruntées par les réfugiés.

Face aux critiques, la chancelière, qui doit faire face à l’essor d’une droite populiste, a dû cette année mettre de l’eau dans son vin. Le régime d’asile a été durci et Berlin a dû se tourner vers la Turquie pour lui demander de contenir le flux de migrants.

L’Europe toujours divisée

Lorsqu’Angela Merkel avait appelé ses partenaires européens à ouvrir plus grand leurs portes, par le biais de quotas de répartition des réfugiés entre les 28 membres de l’UE, la France s’était engagée, après moult tergiversations, à accepter 24.000 réfugiés en deux ans, le Royaume-Uni 20.000 Syriens sur cinq ans. Dans la jungle de Calais, le nombre de migrants était passé de 3 000 à près de 6 000 en un mois.

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Les pays de l’est, réticents aux quotas, avaient en revanche rétabli les
contrôles frontaliers. La Hongrie et la Slovénie, principaux pays d’entrée dans la zone Schengen, avaient même érigé des clôtures.

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Après des mois de déchirements, les pays de l’UE avaient toutefois adopté en un temps record
un nouveau corps européen pour protéger les frontières extérieures de l’UE. Il devrait être opérationnel d’ici fin 2016 et pourra envoyer jusqu’à 1.500 gardes-frontières en quelques jours dans un pays débordé.

Cette convergence a aussi permis la conclusion d’un accord migratoire controversé avec la Turquie
, suivie à partir du printemps 2016 d’une chute massive du nombre d’arrivées en Grèce par la mer Egée. L’UE se tourne désormais vers l’Afrique, dont les côtes sont redevenues le principal axe de passage clandestin vers l’Europe, et s’apprête à proposer des investissements massifs à certains pays, contre l’engagement de freiner les migrations.

Quid de la « relocalisation » des réfugiés

Le plan temporaire de « relocalisation » de réfugiés depuis la Grèce et l’Italie vers d’autres pays de l’UE, censé incarner la solidarité européenne, s’est embourbé. En un an, il a concerné moins de 4.500 personnes, sur 160.000 prévues d’ici septembre 2017, alors que quelque 57.000 demandeurs d’asile sont toujours bloqués en Grèce.

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Parmi ses détracteurs les plus virulents, la Hongrie et la Slovaquie ont même décidé d’attaquer devant la justice européenne ce mécanisme, obligatoire pour tous depuis son adoption en septembre 2015 par la majorité des États membres.

Ces résistances laissent présager des débats compliqués sur la réforme actuellement en chantier du règlement Dublin, qui détermine les règles de répartition des demandeurs d’asile dans l’UE. La Commission européenne a proposé d’instaurer de manière pérenne un mécanisme de répartition automatique des demandeurs d’asile, activé dans des cas exceptionnels. Les pays refusant de respecter leur quota d’accueil devraient payer 250.000 euros par personne non accueillie.

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