Contrat du siècle et surprise du mois

Deux bonnes nouvelles sur une seule journée, voilà longtemps que François Hollande et le gouvernement n’avaient pas été à pareille fête ! Le matin sur les ondes, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian pouvait claironner la vente de douze sous-marins à l’Australie, face à la concurrence allemande et japonaise, et parler de « contrat du siècle » sans exagération puisqu’à 34 milliards d’euros, le montant dépasse de très loin tous les contrats d’armement décrochés par la France dans le passé. Et le soir à 18 h est tombée la surprise du mois, avec ce recul du chômage de 1,7 % en mars, du jamais vu depuis l’an 2000, dit-on au ministère du Travail…

François Hollande aurait finalement dû attendre un peu avant de lancer son « ça va mieux », tombé complètement à plat le 14 avril lors de son interview télévisée. Les Français avaient encore en tête les 38 000 nouveaux chômeurs inscrits à Pôle emploi en février. L’annonce quelques jours avant l’intervention télévisée du président d’une commande de paquebots géants aux chantiers de Saint-Nazaire pour 4 milliards d’euros, ne pouvait suffire à éclaircir l’horizon. Cette fois, l’exécutif a des arguments plus solides pour étayer son discours et sortir de la méthode Coué. Le contrat des sous-marins pour l’Australie, après les ventes de Rafale à l’Inde et l’Égypte, rappelle que l’industrie française de l’armement est une des rares à pouvoir jouer dans la cour des grands.

Mais une fois passée l’euphorie de l’annonce, il faudra attendre pour mesurer précisément les retombées réelles en France car les Australiens entendent bien garder la plus grosse part du gâteau pour leurs chantiers d’Adélaïde ! Tel qu’il a été présenté hier, le «
contrat du siècle
» ne sera peut-être pas le « chantier du siècle » pour les ouvriers de la DCNS, mais il le sera sans aucun doute pour ses bureaux d’études.